Une grande dame tire sa révérence

Une artiste dans l’âme.

Le paysage médiatique et cinématographique  national a perdu mardi 26 mars 2024  l’une de ses figures de proue. Il s’agit de Fatima Loukili, une artiste dans l’âme, pionnière parmi les pionniers,  qui a contribué avec  son style distingué à façonner l’histoire de l’audiovisuel national tout en marquant de son empreinte le parcours du cinéma marocain.
Cette Meknassie de naissance venait de décrocher au début des années 80 un  diplôme universitaire  de philosophie et des sciences sociales. Mais sa véritable passion c’est  l’écriture,  le cinéma, l’information,  les ondes, l’envie de transmettre quelque chose  de fort au public.  Avec ses multiples vocations, la jeune Fatima bouillonne de vie, déborde de talent. Elle veut crever le plafond. Sa vivacité d’esprit servie par une grande sensibilité et une belle aisance verbale sont ses meilleurs atouts qui lui ouvrent les portes du succès et de la notoriété. C’est dans la rédaction de la radio Medi1 fondée par Pierre Casalta  en 1982 qu’elle fait ses premières armes en faisant montre de ses qualités dans le domaine de l’animation et de l’information. Déjà une star de la radio, Fatima Loukili décide de changer d’employeur et cède aux sirènes de la première chaîne de télévision marocaine RTM dont elle devient  rédactrice en cheffe du desk arabophone après en avoir présenté le JT de 20h 30. La défunte entame au début de la décennie 90  une nouvelle expérience professionnelle à 2M où elle  anime des débats politiques de l’heure en recevant des personnalités nationales et arabes de premier plan comme feu Yasser Arafat qu’elle interviewe  en mars 1993.
Parallèlement au métier d’informer, Fatima Loukili cultivait une autre passion, le cinéma, qui ne l’abandonnera jamais.
Douée pour l’écriture et la comédie, elle rédige des scénarios et incarne des rôles et des personnages dans plusieurs  films, notamment  «Une porte sur le ciel»  de Farida Belyazid, (1986) «Casablanca, Casablanca» (2002) et «Ruses de femmes» (2005), «La plage des enfants perdus» (1991 de Jilali Ferhati dans) et «Mémoires en détention» (2003)…Une filmographie riche  qui témoigne de son amour pour le 7ème art. C’est naturellement qu’elle figure dans le jury de nombre de festivals de cinéma nationaux et internationaux et, forte de son expérience dans le domaine,  préside aux destinées du Fonds d’aide à la production cinématographique de 2019 à 2020.
Outre son professionnalisme et sa modestie, ceux qui l’ont côtoyé ont apprécié en elle sa spontanéité et son dévouement.  Fatima Loukili c’était  la gentillesse incarnée, un bon cœur, le visage constamment ensoleillé d’un large sourire . Avec cette étincelle qui brille au fond du regard, mélange d’innocence et de tendresse.  

Adieu Fatima, repose en paix!

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