Comme c’était attendu, suite d’un vote qui a mis en lumière la question des soignants étrangers en pleine pandémie de coronavirus, le Parlement britannique a adopté, lundi 18 mai, une loi mettant fin à la libre circulation des travailleurs provenant de l’Union européenne.
Le texte de loi met un terme, à partir de 2021, aux droits spécifiques d’immigration des citoyens de l’Espace économique européen (Union européenne plus Islande, Norvège et Liechtenstein) et de la Suisse. Il ne donne pas de détails sur les nouveaux critères pour autoriser ou non la migration mais le premier ministre Boris Johnson a déjà présenté un projet de système par points (immigration sélective), qui doit favoriser les candidats exerçant une profession hautement qualifiée.
S’exprimant à la Chambre des communes, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a promis un système « plus ferme, plus juste et plus simple », qui allait « jouer un rôle vital » contre la pandémie. Mais Nick Thomas-Symond, le secrétaire d’État à l’Intérieur du cabinet fantôme (le Shadow Home Secretary est dans le système parlementaire britannique le membre du cabinet fantôme responsable de l’observation du secrétaire d’État à l’Intérieur) a estimé que la loi était « une menace » pour le système national de santé (NHS), en pleine crise sanitaire.
L’immigration de citoyens des pays les plus pauvres de l’UE avait été l’un des grands thèmes de la campagne du référendum de 2016 sur le Brexit, qui s’était soldé par la victoire des Brexiters souhaitant reprendre le contrôle des frontières britanniques.
En vertu du nouveau système d’immigration britannique post-Brexit, il faudra gagner au moins 25.600 livres sterling par an, soit 28.600 euros, pour pouvoir obtenir un « Work permit » au Royaume Uni, qui est l’équivalent d’un visa de travail.