Avec plus de 33% des suffrages et 10,6 millions de voix, le Rassemblement National (RN) et ses alliés obtiennent leur meilleur score au premier tour d’un scrutin du dimanche 30 juin. Jamais l’extrême-droite n’a été aussi proche des portes du pouvoir.
Le parti, dont la victoire était annoncée par les sondages, a fait élire 39 députés, à commencer par sa figure de proue Marine Le Pen. Le Nouveau Front populaire (NFP), qui réunit les formations de gauche, est arrivé deuxième avec près de 28% des suffrages qui lui ont permis de faire élire 32 élus. Une belle performance qui montre que ce bloc est assez enraciné dans la société française pour représenter une alternative à l’extrême-droite.
Le camp présidentiel d’Emmanuel Macron, incarné par l’enseigne Ensemble, confirme la déroute des élections européennes et arrive en troisième position avec seulement 20% des suffrages. Ce score ressemble à un effacement pour la majorité présidentielle dont le chef voulait une clarification de la part du peuple français en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Craignant l’hypothèse d’une cohabitation qui réduirait sa marge de manœuvre, le RN a demandé aux Français de lui donner dimanche 7 juillet une majorité absolue au second tour, qui sera «l’un des plus déterminants de toute l’histoire de la Cinquième République» française, fondée en 1958, a lancé le jeune président du RN, Jordan Bardella. Mais pour empêcher son arrivée au pouvoir, le Nouveau Front Populaire (NFP) et le camp présidentiel ont appelé à un front républicain, qui passe par des désistements dans les triangulaires qui sont entre 285 et 315. Un chiffre record. Mais est-ce que tous les candidats en ballottage défavorable accepteront de se désister ? Le camp présidentiel et les Républicains ont plaidé pour des désistements en faveur de tous les candidats de gauche, sauf ceux de LFI de Jean-Luc Mélenchon diabolisé par les lobbys pro-sionistes à l’œuvre en France pour ses prises de position en faveur de la Palestine. Pour sa part, M. Mélenchon, dont le Front est le seul rempart contre l’arrivée au pouvoir du RN après le laminage de la droite et la déroute du camp présidentiel, a été clair dans son discours après le premier tour : « pas une voix, pas un siège de plus pour le RN ». Il a également ajouté que « Conformément à nos principes et à nos positions constantes dans toutes les élections précédentes, nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter et c’est pourquoi dans l’hypothèse où il est arrivé en tête et que nous sommes arrivés en troisième position, nous retirerons notre candidature.» Seul un véritable leader républicain, aux convictions universelles chevillées au corps, peut afficher aussi clairement sa volonté de faire pièce à l’avènement de l’extrême droite au pouvoir.
Le cancre le plus illustre de France…
Àquelques jours du second tour des élections législatives, où le Rassemblement National pourrait fortement confirmer son statut de premier de la classe politique, Le Canard Enchaîné est allé fouiller dans les archives de l’université de la Sorbonne pour connaître le niveau de l’étudiant Jordan Bardella. Résultat des investigations: « il faisait partie des cancres », affirme le palmipède français.
Après avoir fréquenté le lycée privé Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle à Saint-Denis, au nord de Paris, avec une mention très bien au bac ES, Jordan Bardella tente d’abord le concours d’entrée de Sciences-Po à Paris. Il présente un sujet sur la guerre d’Algérie mais ne réussit pas le concours. Il opte alors pour une première année de géographie et une double licence histoire et espagnol. Mais les premières notes sont catastrophiques : 5/20 en moyenne. L’étudiant , visiblement fâché avec les études, décide d’abandonner la double licence au bout d’un semestre. Mais il valide sa première année avec 10,5/20 au premier semestre et 12,75/20 pour le second semestre grâce à la session de rattrapage en 2014 qui lui a valu un 17,5/20 en… aïkido noté 17,5/20 ! Mais son niveau est loin de s’améliorer . 5/20 et 2,6/20 aux semestres 4 et 5 « avec une majorité des 0 pointé » et un 5/20 en monde arabe. En fin de troisième année, au 6e semestre, il décroche une note globale de 1,8/20. Sur les dix épreuves nécessaires, il ne se présente qu’à une seule où obtient la note : 14,5/20. En dehors de la politique, le cancre le plus illustre de France , servi par un beau physique, n’a jamais travaillé ni géré quoi que ce soit. Pas la moindre commune. Ce qui n’empêchera certainement pas ce magnifique glandeur de devenir Premier ministre de la sixième puissance mondiale. De quoi faire rêver tous les cancres de la planète. Comme quoi la médiocrité à l’école est une vocation qu’il faut désormais cultiver car elle peut mener à la plus haute marche du pouvoir dans les pays qui marchent sur la tête…
Laïla Lamrani