Musulman sunnite pratiquant, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est estimé offensé par les propos antimusulmans tenus par son homologue français Emmanuel Macron. Résultat: le raïs interroge à nouveau «la santé mentale» de Macron.
Passes d’armes qui ont poussé l’Élysée à dénoncer ces propos, samedi 24 octobre. Des propos jugés « inacceptables » par la présidence française qui a rappelé immédiatement l’ambassadeur de France à Ankara.
Un fait diplomatique entre deux États membres de l’OTAN rare mais similaire à celui qui s’est produit le 7 février 2019 quand Paris a rappelé son ambassadeur à Rome, après une série de déclarations « outrancières » de responsables italiens dont celle du vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio qui a réaffirmé qu’il n’y aura pas de ligne Lyon-Turin tant que le M5S [Mouvement 5 étoiles] sera au pouvoir.
Élysée a également noté « l’absence de messages de condoléances et de soutien du Président turc après l’assassinat de Samuel Paty », une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris. Il y a trois semaines, Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé comme une provocation les déclarations de son homologue français sur le « séparatisme islamiste » et la nécessité de « structurer l’islam » en France, alors que l’exécutif présentait son futur projet de loi sur ce thème. Il a enfoncé le clou samedi dernier dans un discours télévisé : « Tout ce qu’on peut dire d’un chef État qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est : allez d’abord faire des examens de santé mentale ».
Le 12 septembre dernier, à cause de tensions franco-turques en Méditerranée orientale, Erdogan s’est adressé dans discours menaçant au président français : « Macron, vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi », a-t-il prévenu. CQFD.