jamil Manar
C’était prévisible, le gouvernement Barnier, nommé en septembre 2024, est tombé le mercredi 4 décembre 2024. Les députés, qui ne lui ont laissé aucune chance, ont voté en majorité en faveur de la motion de censure déposée par la gauche. La France s’enfonce dans le chaos politique.
Le Premier ministre Michel Barnier est attendu à l’Élysée où il devra formellement présenter au président de la République la démission de son gouvernement. 331 députés ont voté pour la motion de censure, soit la quasi-totalité des élus du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national. Pour que le gouvernement tombe, la majorité absolue était nécessaire. Le seuil était fixé à 288 députés sur 574 puisqu’il y a actuellement trois sièges vacants. La deuxième motion de censure, déposée par le Rassemblement national, n’a donc pas eu à être votée. Chaque groupe s’est exprimé chacun à son tour, Marine Le Pen, pour le RN, reprochant au budget de « prendre en otage les Français ». Pour les socialistes, Boris Vallaud dit avoir « cherché pas à pas des compromis », sans que cela n’aboutisse, fustigeant le choix du gouvernement de négocier avec le Rassemblement national.
Les groupes macronistes et Droite républicaine (LR) puis Michel Barnier, qui a pris la parole en dernier, ont tenté de convaincre les députés de ne pas voter la censure. « Je ne me résous pas à l’idée que la déstabilisation institutionnelle puisse être l’objectif qui rassemble ici une majorité de députés », a lâché le Premier ministre, après avoir défendu son action et adressé de nombreux remerciements, comme s’il se savait condamné. Son gouvernement, dont la survie dépendait du bon vouloir du RN, ne pouvait pas durer longtemps. Une chute dans la douleur et la consternation. La France de Macron, aux prises avec une crise multiforme. s’enfonce un peu plus dans le chaos politique et institutionnel, surtout que le président, qui a épuisé toutes les combines politiciennes, n’a pratiquement plus de marge de manœuvre pour relancer une mécanique politique grippée. La France est devenue plus que jamais ingouvernable. Barnier renversé. A qui le tour? Macron va t-il de nouveau surprendre son monde en annonçant dans son allocution du jeudi 5 décembre des élections présidentielles anticipées ?
