Après le Burkina Faso, le Mali et la Centrafrique, c’est au tour du Niger de chasser les soldats français stationnés dans ce pays du Sahel. Le président français en a fait l’annonce officiellement. Un coup dur pour la diplomatie française dont la perte d’influence sur le continent se poursuit.
Contrainte et forcée, la France va finalement quitter le Niger avec armes après avoir assuré au cours de ces derniers mois par la voix de son président Emmanuel Macron qu’il n’allait pas céder aux putschistes.
Toute honte bue, le même Macron a fini par annoncer dimanche soir 21 septembre lors d’un entretien télévisé sur TF1 le retour à Paris de l’ambassadeur accrédité à Niamey et pris en otage par le nouveau pouvoir ainsi que le retrait du Niger des forces françaises « d’ici la fin de l’année » en concertation avec le nouveau régime parce que « nous voulons que cela se passe dans le calme ».
Le retrait français du Niger était inscrit dans l’ordre des choses depuis le coup d’État qui a installé les relations entre les deux pays dans une crise très palpable, surtout que la France a condamné le putsch et appelé au retour immédiat de Mohamed Bazoum à la tête du pays. Peine perdue. Malgré les menaces de la Cedeao d’intervenir militairement dans le pays pour rétablir l’ordre constitutionnel, les putschistes ont tenu bon, décidés à ne pas rendre les clés du pouvoir, du moins dans l’immédiat.
Le retrait du Niger concerne environ 1.500 soldats et aviateurs stationnés officiellement dans ce pays sahélien au nom de la lutte anti-terroriste. Ces troupes sont déployées sur la base aérienne projetée de Niamey ainsi qu’à Ouallam et Ayorou, aux côtés des Nigériens, dans la zone dite des trois frontières entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Ce nouveau retrait est un coup dur pour la diplomatie française après le départ sous la pression du Burkina Faso, de la Centrafrique et du Mali. Quid des autres contingents étrangers, américains et européens, présents sur place ? Or, Washington, qui compte quelque 1 100 militaires répartis entre la base aérienne projetée 101 à Niamey et 201, à Agadez, a adopté une position plus conciliante vis-à-vis des putschistes , tout en appelant au retour de l’ordre constitutionnel.
Désormais, la France ne compte plus que cinq bases en Afrique: Sénégal, Côte d’Ivoire, Tchad, Gabon et Djibouti. Les autorités françaisesvivent dans la crainte que ces pays ne soient tentés à leur tour de prendre leurs distances avec l’ancien colonisateur.