La mise en garde de Sanchez

Trois semaines de crise sanitaire provoquée par le coronavirus auront suffi pour révéler au grand jour les égoïsmes et les comptes d’apothicaire  sous-jacents qui minent l’Union européenne. Les pays méditerranéens du sud de l’Europe que sont l’Espagne et l’Italie sont les grandes victimes de ces mesquineries. Durement touchés par le covid-19, ces deux pays qui arrivent en tête du classement européen en termes de morts et de contaminés, se sentent abandonnés par les autres membres de l’Union moins impactés. Si la riche Allemagne, relativement épargnée par l’épidémie, a fait un geste symbolique envers son voisin hexagonal en acceptant d’accueillir dans ces hôpitaux des malades français de la région Grand Est, elle n’a rien  fait pour l’Italie et l’Espagne, pourtant plus endeuillés que la France.

Pire : Berlin, chantre du pacte de stabilité qui avait refusé en 2010 de se joindre au plan de sauvetage européen en faveur de la Grèce alors frappée de plein fouet par la crise des Subprimes, récidive aujourd’hui en ne voulant pas entendre parler de « corona-bonds », idée soutenue par 9 pays européens dont la France qui  consiste à un grand emprunt partagé destiné à lutter contre le coronavirus et ses effets.

Face à ces atermoiements, l’Italie et l’Espagne ont exprimé leur déception. Mais c’est Madrid qui a dit ce qu’il pense de tous ces faux-fuyants avec les mots les plus forts.Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, estime qu’aux yeux de l’Espagnol, les mesures de soutien prises par l’Union européenne ne sont pas suffisamment ambitieuses. « L’Europe doit établir une économie de guerre et initier la résistance, la reconstruction et la reprise économique. Les pays doivent prendre des mesures d’allègement de la dette dès que possible » estime-t-il dans un article intitulé « L’Europe est en jeu» qu’il a publié dans 10 journaux européens sur la situation de l’Union européenne à la suite de la crise des coronavirus. « L’Europe doit mettre en place une économie de guerre et promouvoir la résistance, la reconstruction et la reprise européenne » poursuit le pensionnaire du palais de La Moncloa en soutenant que qu’« Il est temps de briser les vieux dogmes nationaux. Nous vivons dans une nouvelle époque et nous avons besoin de nouvelles réponses (…) Si nous continuons à penser petit, nous échouerons tous », conclut-il.À bon entendeur…

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