L’Iran exécute un ancien haut responsable irano-britannique

Alireza Akbari.

Un citoyen iranobritannique a été pendu par l’Iran pour espionnage et corruption, a rapporté samedi un média affilié à l’État, dernière en date d’une série d’exécutions menées par un régime aux prises avec des manifestations sans précédent dans le pays. Le fonctionnaire iranien, Alireza Akbari, a été exécuté pour des crimes dont la « corruption sur terre », selon le média Mizan, affilié au système judiciaire iranien. Akbari était accusé d’avoir travaillé comme espion pour le MI6, l’agence de renseignement britannique, et aurait versé plus de 2 millions de dollars en diverses devises – 1,805 million d’euros -, ont rapporté samedi les médias d’État iraniens. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit « consterné par cette exécution ».

Il a ajouté sur Twitter : « C’est un acte impitoyable et lâche, perpétré par un régime barbare qui ne respecte pas les droits de l’homme de son propre peuple. Mes pensées vont aux amis et à la famille d’Alireza. » Akbari aurait fourni des informations à des responsables étrangers sur 178 personnalités iraniennes, dont le scientifique nucléaire en chef du pays, Mohsen Fakhrizadeh, ont rapporté les médias iraniens. Selon le média d’État Fars News, Mohsen Fakhrizadeh a été tué par une mitrailleuse télécommandée opérant à partir d’une voiture en 2020. Les hauts responsables iraniens avaient alors accusé Israël d’être à l’origine du complot, sans fournir de preuves. Akbari aurait mené ses activités de renseignement sous le couvert d’une société privée axée sur la recherche et le commerce, travaillant directement avec des instituts de recherche à Londres qui, selon l’Iran, étaient dirigés par des agents des services de renseignement, a rapporté l’agence de presse nationale iranienne IRNA. L’IRNA a également cité des allégations selon lesquelles M. Akbari aurait eu des réunions avec un agent du MI6 et l’ancien ambassadeur britannique en Iran, Richard Dalton. La Cour suprême iranienne a confirmé la peine de mort prononcée à l’encontre d’Akbari après l’avoir jugée sur des « preuves substantielles », selon IRNA. Mizan n’a pas précisé quand l’exécution a eu lieu. La condamnation à mort d’Akbari avait été annoncée il y a quelques jours seulement, le 11 janvier, après sa condamnation pour espionnage au profit du Royaume-Uni. Akbari avait nié ces accusations.

Les exécutions ne sont pas nouvelles en Iran, mais cette fois-ci, elles sont différentes. Selon les allégations publiées dans Mizan mercredi 11 janvier, Akbari avait été arrêté « il y a quelque temps ». La BBC a rapporté qu’Akbari avait été arrêté en 2019. « Sur cette base et après avoir déposé un acte d’accusation contre l’accusé, le dossier a été transmis au tribunal et des audiences ont eu lieu en présence de l’avocat de l’accusé et, sur la base des documents valides dans le dossier de cette personne, il a été condamné à mort pour espionnage pour le Royaume-Uni », a déclaré Mizan. M. Akbari était auparavant vice-ministre iranien de la Défense, directeur de l’Institut de recherche stratégique et membre de l’organisation militaire qui a mis en œuvre la résolution des Nations unies mettant fin à la guerre Iran-Irak, selon le journal iranien pro-réforme Shargh Daily. Il a servi sous le président iranien Mohammad Khatami, un réformateur qui a été au pouvoir de 1997 à 2005, selon la BBC. Bien que l’Iran ne reconnaisse pas la double nationalité, l’exécution d’un individu possédant la citoyenneté britannique risque d’attiser les tensions entre Téhéran et les démocraties occidentales, qui ont critiqué la réponse du régime aux manifestations antigouvernementales qui ont débuté en septembre de l’année dernière.

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