La Tunisie devrait mettre fin aux expulsions collectives de migrants d’Afrique subsaharienne et permettre d’urgence l’accès aux services humanitaires pour ceux que le gouvernement a envoyés dans une zone dangereuse de la frontière tuniso-libyenne, a déclaré jeudi 6 juillet Human Rights Watch (HRW).
La Tunisie a renvoyé des centaines de migrants dans une zone désertique le long de la frontière, a déclaré mercredi 5 juillet groupe tunisien de défense des droits humains et un législateur, et des témoins ont rapporté que des dizaines d’autres migrants avaient été mis dans des trains en partance après des jours de violence. Les troubles entre migrants et résidents ont duré une semaine dans le port de Sfax, et un Tunisien a été tué. Les résidents se sont plaints du comportement désordonné des migrants alors les migrants se sont plaints de harcèlement raciste.
Des milliers de migrants sans papiers ont afflué à Sfax ces derniers mois dans le but de partir pour l’Europe à bord d’embarcations gérées par des trafiquants d’êtres humains, ce qui a provoqué une crise migratoire sans précédent pour la Tunisie.
Les migrants expulsés étaient de nationalités africaines nombreuses:
Ivoiriens, Camerounais, Maliens, Guinéens, Tchadiens, Soudanais, Sénégalais, dont 29 enfants et trois femmes enceintes, selon HRW.
« Non seulement il est inadmissible de maltraiter des personnes et de les abandonner dans le désert, mais les expulsions collectives violent le droit international », a déclaré Lauren Seibert, chercheuse sur les droits des réfugiés et des migrants à HRW.
L’Organisation internationale pour les migrations en Libye a déclaré qu’en dépit des difficultés d’accès à la zone, elle avait pu fournir une assistance médicale d’urgence à certains migrants. Alors que les autorités ont transféré des centaines de migrants près de la frontière libyenne, des dizaines d’autres migrants africains dorment dans la rue près de la mosquée Sidi Lakhmi à Sfax, selon des témoins.
Des vidéos montrent des habitants leur apportant de la nourriture et de l’eau.
Cette année, la Tunisie a connu une forte augmentation des migrations à travers la Méditerranée à la suite d’une campagne de répression menée par la Tunisie à l’encontre des migrants d’Afrique subsaharienne vivant illégalement dans le pays et d’informations faisant état d’agressions racistes.
La Tunisie fait l’objet de pressions de la part de l’Europe pour qu’elle mette un terme à l’afflux de migrants qui quittent ses côtes. Mais le président Kais Saied a déclaré que la Tunisie ne serait pas un garde-frontière et qu’elle n’accepterait pas l’installation d’immigrés dans le pays.