La capitale équato-guinéenne Malabo a accueilli le vendredi et le samedi derniers un double sommet de l’Union Africaine (UA). Au menu les grands défis du continent.
Le sommet humanitaire extraordinaire et la conférence des donateurs s’est ouvert vendredi matin, tandis que le sommet extraordinaire sur la lutte contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique s’est déroulé le lendemain samedi dans la capitale équato-guinéenne.
Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a représenté le roi Mohammed VI aux travaux de ces deux sommets.
Ces conclaves interviennent alors que le continent fait face à de nombreux défis majeurs. Il s’agit entre autres de défis sécuritaires, sanitaires, alimentaires, climatiques en plus des conflits armés internes et communautaires sans perdre de vue des difficultés humanitaires croissantes exacerbées par l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19 et du conflit russo-ukrainien. En marge de ces deux sommets extraordinaires de l’UA, Nasser Bourita a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la situation humanitaire en Afrique. « Nous sommes face à une urgence » a-t-il prévenu. Et de préciser que plus de 36 millions d’Africains sont des déplacés internes, des réfugiés et des demandeurs d’asile, soit un déplacé forcé sur trois dans le monde.
Aussi, sur les 60 millions de déplacés internes recensés dans le monde en 2021, 80% se trouvent en Afrique subsaharienne. « L’Afrique comptera quelque 86 millions de déplacés climatiques d’ici 2050», a relevé M. Bourita qui a aussi indiqué que 282 millions de personnes sont sous-alimentées en Afrique, soulignant qu’au Sahel, « ils sont 18 millions à risquer la faim au cours des prochains mois, dont 7,7 millions d’enfants de moins de 5 ans ».
Quant aux facteurs sous-jacents aux crises humanitaires, ils sont, selon le ministre, d’ordres politique et sécuritaire ou environnemental. Tous ces facteurs coexistent au Sahel, a-t-il déploré.