Pour la première fois dans l’histoire de la République française, un ancien chef de l’État est derrière les barreaux. Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été incarcéré mardi 21 octobre à la prison de la Santé à Paris, près d’un mois après sa condamnation à cinq ans de prison, dont un ferme, pour association de malfaiteurs dans l’affaire des financements libyens présumés de sa campagne de 2007.
L’ancien président doit passer au moins trois semaines à un mois en détention, dans l’attente de l’examen par la cour d’appel de sa demande de mise en liberté. Il est placé à l’isolement, dans une cellule individuelle d’environ 9 m², sans contact avec les autres détenus, pour des raisons de sécurité. Deux policiers sont installés dans une cellule à côté pour assurer sa protection. Le prisonnier de marque dispose d’une heure de promenade quotidienne, et pourra recevoir trois visites par semaine de ses proches.
Condamné pour avoir laissé ses collaborateurs discuter d’un financement occulte auprès du régime Kadhafi, Nicolas Sarkozy a fait appel, ce qui lui permet de bénéficier de la présomption d’innocence. Un nouveau procès devrait se tenir avant l’été 2026. Cette incarcération suscite des réactions politiques contrastées : stupéfaction à droite, qui dénonce une décision « disproportionnée », approbation d’une majorité de Français, selon un récent sondage (61 %), et interrogations sur la pression politique après une rencontre entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy vendredi dernier.