Les relations, déjà froides entre l’Algérie et le Mali, semblent au bord de la rupture après la décision des deux pays de se fermer mutuellement leurs espaces aériens.
Laila Lamrani
Après avoir rappelé leurs ambassadeurs respectifs le 6 avril, Bamako a décidé de fermer dans la journée son espace aérien à son voisin en application du principe de réciprocité. Cette nouvelle escalade est intervenue après que l’armée algérienne a abattu un drone des Forces Armées maliennes a été abattu à proximité de la frontière algérienne dans la nuit du 31 mars au 1er avril. Mais les deux parties livrent des versions différentes sur cet incident. Si Bamako soutient que l’épave de l’appareil a été localisée à 9,5 kilomètres au sud de la frontière avec l’Algérie, cette dernière indique que les données radars de son ministère de la Défense « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali.
Dans leur communiqué, les autorités maliennes accusent aussi la junte militaire algérienne de « parrainer le terrorisme international ». Ce n’est pas la première fois que Bamako accuse directement son voisin encombrant d’entretenir une relation de « proximité »avec des groupuscules terroristes dans la zone frontalière. Début janvier 2025, le chef de la diplomatie malienne a dénoncé dans un communiqué «la proximité et la complicité de l’Algérie avec les groupes terroristes qui déstabilisent le Mali et à qui elle a offert le gîte et le couvert ».
Le fermeture de l’espace aérien malien à l’Algérie aura un coût élevé pour sa compagnie aérienne. Mais aussi pour les compagnies internationales qui depuis l’Algérie se rendent dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Faute de pouvoir survoler le ciel malien, ces compagnies vont devoir rerouter leurs vols avec tout ce que cela implique comme impact économique considérable sur le plan technique et opérationnel et des surcoûts en termes de consommation de carburant et d’allongement de temps de vols. Ainsi va l’Algérie! Il faut toujours s’attendre à des mauvaises surprises et à voler au ras des pâquerettes…
