Super Trump annonce rapidement la couleur : Des décrets en rafale

A peine investi 47ème président des États-Unis lundi 20 janvier 2025, Donald Trump a tiré une salve de décrets dans un étalage spectaculaire de sa toute-puissance. Une centaine au total, de quoi laisser songeur…

Laila Lamrani

Dans la foulée de son investiture, le président républicain, le visage fermé, s’est livré à un exercice inédit par son ampleur et ses implications de détricotage de la politique de son prédécesseur. Retrait de l’Accord de Paris sur le climat (Trump est un eurosceptique notoire favorable aux énergies fossiles jugées pourtant polluantes et responsables du réchauffement climatique), retrait de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qu’il avait par le passé vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de COVID-19, grâce au profit de 1 500 participants à l’assaut du 6 janvier 2021, qu’il a qualifié d’ »otages », suppression de dizaines de mesures prises par l’administration Biden comme le télétravail des fonctionnaires fédéraux et les sanctions prises l’an dernier par Joe Biden à l’encontre de 17 colons israéliens impliqués dans des actes de violences contre la population civile palestinienne en Cisjordanie.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin alors que la période des soldes politiques est déclarée ouverte ? En un coup de crayon, Trump décrète la fermeture de l’application mobile CBP One de la Customs and Border Protection, qui aide les migrants à prendre rendez-vous à la frontière entre les États-Unis et le Mexique pour introduire une demande de visa. Une plainte a été déposée mardi 21 janvier par 18 États, dont la Californie et l’État de New York, en guise de contestation des décrets trumpiens visant à réformer l’immigration aux États-Unis. Parmi ceux-ci, la remise en cause du droit du sol, garanti par le 14e amendement de la Constitution et permettant à quiconque né aux États-Unis d’obtenir la nationalité américaine.

Au rang des décrets anti-écologiques, la signature d’un décret déclarant une urgence énergétique nationale qui permettra d’alléger les réglementations relatives à la production de charbon et de ressources naturelles, une décision qui met fin à ce que les soutiens de Trump appellent le «bonus pour les véhicules électriques». Donald Trump a également aussi un décret rebaptisant le mont Denali, en Alaska, la plus haute montagne d’Amérique du Nord, en mont McKinley. Le mont avait été rebaptisé en 2015 par Barack Obama à la demande des tribus et des hommes politiques de l’Alaska. Dans son discours d’investiture, le président Trump a annoncé egalement que les États-Unis allaient désormais se référer au « golfe d’Amérique » au lieu du « golfe du Mexique ». Il avait déjà évoqué cette intention le 8 janvier dernier. Cette grande étendue d’eau située au sud du pays, bordée par cinq États (Floride, Alabama, Mississippi, Louisiane et Texas) ainsi que le Mexique et Cuba, est parfois surnommée la «troisième côte» américaine.

Farouchement opposé au «delire transgenre», le président conservateur ne reconnait que deux genres, le masculin et le féminin. « A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin », a-t-il indiqué lors de son investiture à Washington. « Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable », a complété un décret publié par la Maison Blanche dans la soirée, et qui devra être appliqué par toutes les agences fédérales. « Les fonds fédéraux ne doivent pas être utilisés pour promouvoir [la soi-disant] idéologie de genre », affirme le même décret, qui veut «restaurer la vérité biologique ». Un autre texte ordonne la fin de tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral. Donald Trump à la gâchette facile. En Lucky Luke imprévisible , il tire à tout-va et plus vite que son ombre. Il fait trembler bien du monde dans le monde…

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