Nouveau coup dur porté à la liberté d’expression en Tunisie de Kais Saied. La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis a condamné, vendredi 5 juillet, l’avocate Sonia Dahmani à une année de prison ferme alors que le collectif de défense de l’accusée a requis,un non lieu pour absence de charges.Coupable aux yeux du pouvoir de Saied, la militante des droits de l’homme a été condamnée pour des propos tenus sur le plateau de la chaîne de télévision privée Carthage Plus au sujet de la situation des migrants subsahariens en Tunisie. Ce qui depuis le maître de Tunis qui depuis son accession au pouvoir en octobre 2019 a montré qu’ il est très allergique à la critique et au pluralisme. Une vingtaine de personnalités médiatiques et militants des droits humains ont été envoyés en prison pour avoir osé s’exprimer librement sur la situation désastreuse de leur pays. Dans une déclaration à la presse, l’avocat de Sonia Dahmani a indiqué que sa cliente a été jugée sur la base du décret loi n°54 relatif aux crimes liés aux systèmes d’information et de communication adopté par le régime pour justement museler les voix libres. Il a ajouté que Dahmani fait également l’objet de poursuites judiciaires dans 4 autres affaires en vertu du même décret loi, dont deux en relation avec des déclarations accordées à la chaîne de radio privé IFM et la chaîne de télé Carthage Plus sur le phénomène du racisme. La quatrième affaire concerne ses propos sur le rendement de certains ministres. La prévenue est également la cible de poursuites dans le cadre d’un cinquième dossier où elle s’est exprimée sur la situation des détenus dans les prisons. En Tunsie, il vaut mieux parler des oiseaux qui chantent et de la température des vagues pour ne pas énerver le « robocop »tunisien ».
- jeu, 21 novembre 2024