Une équipe du Canard a été reçue par Moncef Belkhayat, l’ex-ministre qui a servi et sévi comme ministre de la Jeunesse et des Sports, dans un café près de la bourse de Casablanca…
On a entendu que vous vous préparez activement pour introduire votre groupe en bourse…
La bourse, j’en rêve matin et soir en me rasant et en enfilant mon pyjama. Lever de l’argent frais pour HS Invest Holding dans le casino pardon bourse de Casablanca, au Maroc c’est un jeu d’enfant que j’ai très envie de m’offrir.
Un jeu d’enfant ?
Évidemment. Je vous signale que des entreprises moins importantes et malicieuses que mon groupe « familialement » prestigieux ont réussi à convaincre les institutionnels et les personnes physiques à acheter leurs actions au prix fort. Donc, Khoukoum Moncef est mieux placé, avec son bagout en plus, pour réussir son coup et accomplir une bonne action.
Mais votre groupe, qui opère juste dans la distribution des produits des autres, ne crée pas vraiment de valeur ajoutée pour l’économie…
Mon objectif est de créer de la valeur pour moi-même et ma famille. Selon le principe qu’une action bien ordonnée commence par soi-même… Pour gagner encore plus. Je suis d’ailleurs en train de muscler mon business en rachetant le laboratoire Kosmopharm et en préparant la fusion juridique des sociétés Dislog et Dislog Industries.
Kosmopharm opère plus dans le cosmétique que le pharmaceutique…?
Tout à fait. Et rien de tel que le cosmétique pour rendre la mariée belle et soigner mon image auprès des futurs prescripteurs. Le business des crèmes et autres masques correspond mieux à mon tempérament d’homme convaincu que le paraître rapporte plus que l’être et qu’il n’existe de meilleur fond que celui du tiroir-caisse. Tout le reste n’est que casse-tête.
Le fric, tout le fric, rien que le fric?
C’est ma devise depuis que j’étais gosse. Il n’y a que le fric et les frictions qui m’excitent.
Vous avez récemment mis en place un nouvel organigramme où votre femme a fait une entrée remarquée avec le poste de vice-président…
Comme je ne me conçois pas en zaïm éternel, j’ai décidé de me faire assister par ma femme en lui témoignant en même temps ma reconnaissance et mon estime. L’engagement a un prix.
Puisque je suis dans le business de la distribution et la logistique, j’estime que la fidélité est une valeur qui se partage.
Êtes-vous confiant dans l’avenir ?
J’ai surtout confiance dans mes capacités à transformer le zinc en or et l’or en diamants. Malgré le contexte de crise, il y a beaucoup de thunes à ramasser à la bourse. Il faut juste savoir se baisser pour la ramasser.
