Une équipe du Canard a été perçue par Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports pour lui parler de son projet de généraliser la pratique du golf dans les écoles publiques !
Vous avez déclenché une grosse vague de dérision sur les réseaux sociaux par votre recommandation contenue dans votre circulaire a l’occasion de la rentrée scolaire 2024-2025 de promouvoir la pratique du golf dans les établissements scolaires du public….
Pour ceux qui ne le savent pas, le Maroc va accueillir les trois éditions de Coupe du monde scolaire de golf : en 2025, 2026 et 2028. C’est pour cela que nos écoliers doivent apprendre à manier le club de golf…Il y va du prestige de notre très cher pays…
Ce que vous dites ressemble à une blague puisque les écoliers du public sont issus pour la majorité des couches défavorisées…
Mais la pauvreté ne doit pas être un frein devant la volonté de réaliser des miracles. Je sais que le golf est un sport d’élite pratiqué par les nantis mais je veux que cette discipline prestigieuse soit démocratisée dans notre pays et que le club de golf figure dans les fournitures scolaires des élèves. La détection des talents et la formation de champions sont à ce prix. Je rêve d’un Tiger Wood marocain…
Savez-vous combien un kit de golf ou non?
Je sais qu’il coûte la peau des fesses mais je compte rendre les équipements du golf à la portée de tous par une formule de sponsoring ingénieuse.
Notre école publique est au top de sa forme, elle ne souffre ni de crise de confiance, ni de médiocrité pédagogique ni d’absence de moyens…
Raison de plus que ça swingue dans les établissements scolaires de Benmoussa. Et puis, il n’y a pas que le football dans la vie. Il faut s’ouvrir à d’autres sports et les développer. En tant que ministre de l’Éducation nationale en charge également du sport, je rêve d’une médaille olympique dans les prochains JO de Los Angeles de 2028…
En attendant que ce miracle se réalise, comment s’annonce cette rentrée scolaire après la grève d’environ trois mois qui avait paralysé l’année dernière les écoles du public ?
Sous de bons auspices. Un peu de 8 millions d’élèves ont repris le chemin des classes dans le contexte habituel de cherté des fournitures et de pénurie des livres qui éreintent les parents. Les écoles du public créent toujours l’événement à l’inverse de celles du privé qui s’enlisent dans la banalité et le silence.
Êtes-vous confiant dans votre réforme ?
Évidemment. L’école de l’excellence finira par émerger. Celle-ci se portera mieux tant qu’elle sera épargnée par le jeu des perturbateurs syndiqués et qui ont besoin à mon avis d’une bonne correction.