Une équipe du Canard a alpagué la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille au sortir du dernier conseil de gouvernement alors qu’elle se dirigeait d’un pas nonchalant vers sa belle voiture de fonction.
Alors Madame la ministre, on n’entend pratiquement pas parler de vous. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Chut !, je glande en silence. Dans la passion et le dynamisme. Et ça renforce mon goût pour le travail que je suis supposée mener au grand jour.
Vous restez emmurée dans un silence assourdissant alors le pays est secoué régulièrement par des affaires de viol, d’avortements clandestins et autres drames qui concernent directement le département que vous dirigez…
Le silence est d’or quand on n’a rien à dire. Et puis, ces tragédies sociales relèvent du fait divers qui concerne le travail de la police et de la justice dont je salue au passage l’efficacité.
Ah bon ?
Je n’ai pas de temps à perdre avec les problèmes des autres. Moi, je planche sur les dossiers de fond qui engagent le pays sur les 25 années à venir.
Peut-on connaître ces dossiers ?
C’est top secret. C’est prématuré d’en parler pour éviter que les ennemis du Maroc ne piquent mes idées révolutionnaires en faveur de la famille.
Certains racontent que vous vous ennuyez à mort ?
Quel mensonge éhonté, quelle allégation irrévérencieuse ! Ceux qui médusent sur mon compte ignorent certainement que je suis une grande farce de travail inexploitée et à contre-emploi. Dois-je vous signaler aussi que l’ennui ne m’empoigne que lorsque je vois une montagne de dossiers sur mon bureau ? Ce qui est frustrant.
Etes-vous une ministre clandestine?
Pour être franche avec vous, il existe au sein de notre équipe gouvernementale une flopée de ministres clandestins dont je ne fais partie bien évidemment. La preuve, je suis connue de quelques militants de mon parti bien aimé l’Istiqlal et des membres de ma famille dont mon mari que j’avais embauché dans mon cabinet contre l’avis de nombre de fonctionnaires du mon département ministériel…
On parle de plus en plus de l’imminence d’un remaniement gouvernemental visant à corriger certaines erreurs de casting. Qu’en pensez-vous ?
Franchement, rien du tout. Ce serait dommage en revanche qu’on me place sur la liste des prochains limogés de l’exécutif. Ce serait une grosse perte pour mon entourage familial et politique.
Savez-vous que la crise actuelle avec son lot d’inflation et de renchérissement de tout a fait revenir le Maroc à ses niveau de pauvreté de 2014 et que plus de 3 millions de Marocains vivent dans le grand dénuement ?
Il faut pas trop dramatiser. La conjoncture actuellement catastrophique finira par s’arranger pour tout le monde y compris pour les nantis qui, oh les pauvres, ont perdu du pouvoir d’achat. Tant qu’il y a Hayar au gouvernement, il y a de l’espoir.