Une équipe du Canard a été reçue par le ministre de l’Équipement et de l’Eau Nizar Baraka dans son bureau où trônent quelques projets hydrauliques en miniature…
Quel est votre sentiment après les dernières précipitations et les chutes massives de neige au sud dans les massifs du grand sud marocain ?
Ça me fait chaud au cœur. Merci Dieu pour ces précipitations et ces grandes quantités de neige, fussent-elles tardives. Elles ont eu pour effet de sauver de la noyade politique mon mandat de ministre que le stress hydrique a beaucoup stressé…
Et maintenant ?
Je suis un ministre qui va se la couler douce maintenant que l’eau coule à nouveau à flots. Quant aux tracas pour les Marocains liés au manque d’eau et l’irrigation, je serai de glace.
Un vrai ministre est celui qui fait du terrain. Un déplacement à Ouarzazate auprès des habitants sinistrés dont certains ont perdu leurs habitations à cause des pluies est-il superflu ?
Moi je ne quitte Rabat pour une zone du Maroc profond qu’en cas d’extrême nécessité pour discourir devant les élus et les autorités locales, inaugurer un ouvrage hydraulique ou lancer la construction d’une route.
Mais les populations des villages montagnards de Ouarzazate et Zagora souffrent à cause de la neige qui a dépassé parfois 1 mètre dans certaines zones. Elles sont bloquées sans nourriture ni bois pour se chauffer…
Quelle chance ! Elles vont pouvoir skier et faire le plein de sensations de liberté et de bien-être. C’est magnifique. Que demande le peuple?
Le peuple veut que vous ayez le sens des réalités… Les montagnards de Ouarzazate sont démunis, ne savent pas ce qu’est le ski et ont besoin de secours…
Ce n’est pas mon problème les secours. C’est l’affaire des organismes spécialisés, particulièrement la Fondation Mohammed V et les autorités locales qui se sont mobilisées pour sauver les villageois touchés. A chacun sa mission. A l’Istiqlal, on fait beaucoup de choses dans le domaine de la solidarité agissante entre copains et coquins en mettant les bouchées doubles.
Les bouchées doubles ? Pourquoi ?
Pour rattraper le temps perdu à végéter dans le désert de l’opposition où Chabat le fou a expédié le parti. Notre retour aux affaires est un juste retour des choses, la réparation d’une hérésie politique.
A ce point?
Vous savez, on ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche même si elle est abondante.
