Une équipe du Canard a débarqué à l’improviste chez le ministre du Transport et de la Logistique, le très sympathique Mohamed Abdeljalil.
Depuis votre nomination au poste de ministre du Transport et de la Logistique, on ne vous pas a entendu alors que votre ministère est au cœur de nombreux défis…
Ce n’est pas vrai, j’ai parlé au Parlement où j’ai répondu à une question très difficile sur les chauffeurs marocains du transport international victimes du refus du visa Schengen par la France, dans le cadre de sa politique de punition des pays du Maghreb accusés de ne pas faciliter les rapatriements de leurs migrants irréguliers…
Je suis un ministre qui travaille. Il faut juste arrêter de se brancher constamment sur les télés satellitaires et prendre le temps de regarder un peu notre chère télé que personne ne veut regarder. Un peu de patriotisme cathodique, bon sang!
On ne vous a pas entendu non plus sur la décision très controversée prise par le dénommé Comité interministériel du suivi du Covid concernant fermeture des lignes aériennes et maritimes qui vous concerne au premier plan…
La suspension des vols et des lignes maritimes est une affaire stratosphérique qui me dépasse et ne me transporte pas d’enthousiasme. J’ai été moi aussi touché par cette décision que je ne partage pas et qui m’a empêché de voyager… A force de servir dans le public, j’ai appris à ne pas me mêler de ce qui me regarde…
In fine, vous n’êtes que le ministre de la reprise des vols et des parcours maritimes…
En attendant la fin de l’embargo, je me considère comme un ministre suspendu en l’air, dont les ailes ont été coupées, mais qui a toujours les pieds sur terre puisque le transport terrestre malgré son caractère chaotique, voire moyenâgeux par certains aspects, reste dangereusement ouvert.
Avez-vous une feuille de route ?
Franchement, j’ai du mal à démarrer quoi que ce soit dans ce contexte anxiogène aux perspectives incertaines. Pour le moment, il n’y a que les feuilles de déroute que nous imposent ce Covid diabolique et ses variants imprévisibles. Je suis obligé de freiner en attendant que l’horizon se dégage plus…