Propos recueillis par Laila Lamrani
Vous fuyez la pluie alors que tout le pays, profondément marqué par des années de sécheresse, l’appelait de ses vœux…
En fait, je n’aime pas être mouillée ni mouiller la chemise. Trop risqué par ces temps d’inondations.
Vous avez l’air content. Auriez-vous reçu des garanties que vous serez le prochain chef du gouvernement?
J’aurais bien aimé les recevoir, mais il n’y a pas de garanties, bien que j’estime mériter cette haute fonction compte tenu des services rendus à la nation istiqlalienne. La primature est devenue mon unique obsession depuis que le Maroc connaît des pluies exceptionnelles qu’on n’a pas vu depuis des années. Ça s’arrose !
Fini le stress hydrique ?
C’est à mon stress, généré par la sécheresse, que je dis bye bye. Déboussolé par la vie chère qu’il a été incapable de juguler, le gouvernement Akhannouch, auquel l’Istiqlal appartient un peu, pataugeait dans tous les sens et voilà qu’il est sauvé par le ciel.
La fameuse phrase de Lyautey, «au Maroc, gouverner c’est pleuvoir» reste donc toujours d’actualité…
Tout à fait. Sans pluie, on se noie dans un verre. Ces précipitations diurnes et nocturnes, qui ont touché de nombreuses régions, ont atténué la souffrance des agriculteurs et surtout la mienne. Plus important encore, la générosité du ciel me place en meilleure position politique par rapport à mes adversaires de la majorité.
Comptez-vous mettre ces pluies bienfaitrices dans le bilan du parti ?
Ce serait une excellente idée. Dieu le tout-puissant a sans doute entendu mes prières au Parlement pour qu’il fasse descendre la pluie sur notre pays. Et puis, il ne faut pas oublier que l’Istiqlal est un parti d’essence religieuse, proche autant du petit peuple démunie que des classes nanties, des riches de père en fils que des nouveaux riches et mêmes des opportunistes.
Un parti qui ratisse large…
La force de l’Istiqlal c’est sa capacité d’adaptation à toutes les couches de la société, ce qui témoigne de son ouverture sur tout.
Depuis quelque temps, les partis de la majorité se sont lancés dans une campagne avant l’heure au détriment de nombreux dossiers en suspens à caractère social comme le chômage et la vie chère…
L’entente politique de façade entretenue par le RNI a pris de l’eau de toutes parts à cause des ambitions des uns et des autres qui veulent tous conduire le gouvernement du mondial 2030. Livré à la flambée des prix, le peuple ne cesse de subir des tacles par derrière.
