Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences Younes Sekkouri : Ce n’est pas la fin du monde…du travail


Une équipe du Canard a été reçue par le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences Younes Sekkouri après la fin de la grève générale décrétée par 5 syndicats en guise de protestation contre l’adoption de la loi réglementant le droit de grève.


Propos recueillis par Laila Lamrani

Les syndicats vous accusent d’avoir fait passer, au prix d’une entourloupette législative, un droit sur la grève antigrève. Que leur répondez-vous ?

Je leurs réponds : Qu’ils se calment. Maintenant qu’ils ont fait leur cinéma avec la grève générale qui a montré leur véritable poids, ils feraient de mieux revenir au dialogue social et arrêter des muscles devenus flasques…

Mais encore ?

Ce n’est pas la fin du monde du travail. Il y a des opportunités pour tous. Mais dans un nouvel emballage législatif. Ni la mère des batailles à engager pour espérer un retour en arrière.

Ce n’est pas une loi que le Maroc attend depuis près d’un demi-siècle et qui j’espère portera mon nom changera quoi que ce soit à la centralité de la grève dans le dispositif social et que la Constitution garantit.

Mais les syndicats ne partagent pas cet avis, ils pensent que le droit de grève leur a été confisqué, ce qui est de nature à réduire leur marge de négociation en tant que syndicats…

Les syndicats doivent assumer leur choix d’avoir accepté d’entrer en négociation avec le gouvernement sur ce dossier sensible. 

C’est cela la négociation, il faut être fair-play et accepter le résultat final.

Pensez-vous qu’ils ont perdu en acceptant le jeu du marchandage ?

Vous savez, la négociation, qui suppose des concessions mutuelles, est un art dont j’ai appris à maîtriser les ficelles, ce que les syndicats ont sans doute appris à leurs dépens. S’ils pensaient pouvoir me manipuler ou me détourner de ma feuille de route, ils se sont lourdement trompés. In fine, tous les partenaires sociaux ont gagné quelque chose dans cette nouvelle loi. L’essentiel c’est que personne n’est sorti bredouille de cette bataille. 

Et la classe ouvrière ?

Elle gagnerait à travailler plus et à se tenir à carreau pour ne pas se retrouver sur le carreau. 

Avec cette nouvelle loi sur la grève, les investissements étrangers doivent déferler sur le Maroc…

C’est l’objectif de notre réforme, j’espère sortira notre économie de sa méforme.


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