Une équipe du Canard a rencontré l’ex-patron du PJD Abdelilah Benkirane dans un souk de la région où il animait une halqa politique…
Mais qu’est-ce qui a pu se passer au PJD pour que ses membres le fuient en masse comme la peste?
C’est la faute à cet ectoplasme d’El Othmani, le plus faible d’entre nous, qui ne sait dire que oui. Plus bénouiouiste que lui, tu meurs…
Mais il fait bien le job, non ?
Cela dépend au profit de qui… Ce qui est clair, c’est qu’il travaille contre notre parti qui a perdu sa lanterne et sa virginité pour se fourvoyer aujourd’hui dans l’obscurité tout en étant incapable de masquer sa vraie nature… Le PJD sans Benkirane est une désolation politique et il fait même pitié… L’ère de la lumière et du mystère islamistes est terminée.
Quelle ère ?
Du temps où j’étais le leader des islamistes, le PJD avait du poids et de la valeur. Comme bonimenteur politique, je n’avais pas mon pareil sur la scène ; je savais raconter des blagues et intéresser le petit peuple qui buvait mes paroles comme un élixir tandis que mon remplaçant est un petit personnage imbuvable et une blague qui ne fait pas rire…
Mais El Othmani que vous critiquez vertement doit avoir des talents cachés…
Des talents pour casser le PJD en le ridiculisant, il en a revendre. El Othmani est un virus, heureusement pas contagieux, qui a été introduit dans le logiciel islamiste… Il faut vite lui administrer le vaccin et il existe…
Celui du coronavirus ?
Non, le vaccin dont je parle est garanti sans effets politiques indésirables. Il s’appelle Abdelilah Benkirane. Je suis prêt à mettre fin à ma très chère et néanmoins ennuyeuse retraite politique pour amuser de nouveau la galerie politique et faire oublier aux petites gens qui souffrent de multiples privations en raison de la crise sanitaire leur misérable condition…
Les démissionnaires du PJD comptent-ils poser leurs bagages dans d’autres partis ?
Aucune idée même si a priori certains d’entre eux sont de petits opportunistes de la petite politique-business. Si la situation continue à se détériorer dans le parti d’El Othmani, je serais tenté à mon tour par quitter le navire avant qu’il ne coule…
Vous avez dit le parti d’El Othmani !
Oui, le PJD, à force de perdre son âme et sa vigueur, est devenu le parti d’El Othmani. Le psychiatre de Mohammedia est bien parti pour l’obtenir en héritage.
Une scission en perspective ?
Pourquoi pas ! Ce sera alors le Mouvement de la rédemption et de la résignation…
