Une équipe du Canard a interviewé la maire en sursis de Rabat Asmaa Rhlalou après avoir été invitée par le président du RNI à démissionner si elle ne veut pas coopérer en bonne intelligence avec les élus de la majorité.
Comment avez-vous fait pour réussir l’exploit de perdre rapidement votre majorité en vous mettant à dos tous les élus ?
C’est l’expression de mon talent politique inégalable arrivé à maturité. Mon point fort c’est cela, mettre et les élus de l’opposition et de la majorité d’accord pour décider de me virer comme une malpropre.
Allez-vous démissionner comme cela vous a été clairement demandé?
Vous rigolez ou quoi ? Jamais de la vie! On ne vire pas une maire de mon envergure qui fait l’actu tous les jours par ses décisions unilatérales mais spectaculaires comme la taxation à forte dose des cafetiers ou le retour du « sabot » dans la capitale. On ne se débarrasse pas comme d’une mini-jupe usée de Asmaa Rhlalou qui, je le signale, n’a pas encore déployé toute ma capacité de résistance. Et puis la loi est de mon côté…
Mais encore ?
Selon la charte communale, il fait avoir consommé la moitié de son mandat d’une durée de 6 ans pour qu’un président du conseil municipal soit destitué selon la règle des 2/3 des membres. Ce n’est pas encore le cas pour moi. Résultat : Mes gentils adversaires doivent encore me supporter pour au moins une belle et longue année. Je leur souhaite bien du plaisir et surtout de l’endurance dans ce marathon communal de toutes les surprises qui s’annonce.
C’est donc l’impasse…
Ce sont mes détracteurs qui sont dans l’impasse. Pas moi. Ce sont eux qui vont devoir se donner en spectacle. Pas moi. Comme je vous l’ai dit, on ne se débarrasse pas facilement de Asmae Rhlalou qui reste droite dans ses escarpins à talon aiguille. Je les tiens par là où ça fait mal. Je sens qu’on va encore s’amuser.
Mais on ne veut plus de vous y compris le président du RNI comme maire de Rabat…
Mon élection comme cheftaine de la capitale non pas au parti auquel je ne dois rien mais à mes qualités intrinsèques d’élue joyeuse qui aime la vie et la mairie. Je ne reconnais donc ni le président du parti ni ses lieutenants courtisans.
A ce point ?
Je suis une maire qui plane et échappe à toute influence de type partisane. La superwoman de la démocratie locale que le Maroc ait jamais eu c’est moi et ils doivent me respecter pour cela au lieu de chercher à se débarrasser de ma gouvernance pétaradante.
On dit que vous avez un petit grain de folie. Est-ce vrai ?
Ce n’est pas vrai. Je suis une grande folle, championne toutes catégories, disposée à mener la maire de toutes les batailles pour s’accrocher à son poste qu’elle doit aux vrais potes.