Le retour à l’opposition me travaille…

Une équipe du Canard a été reçue par le ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle le PJD Amekraz dans son bureau où il procède lui-même au comptage des voix perdues par le syndicat du PJD à l’issue des dernières élections professionnelles…

Les dernières élections professionnelles ont tourné au massacre pour le l’UNTM, le syndicat du PJD, notamment chez les fonctionnaires…

L’UNTM a subi en effet une raclée historique dont elle se souviendra toute sa vie ou ce qui lui en reste à vivre comme syndicat du parti locomotive du gouvernement. Ce vote-sanction, dirigé en fait contre le PJD, a un sens ; il signifie que les islamistes ont mené depuis 2011 des politiques qui ont généré du mécontentement…  Pour moi, cette défaite sonne le début de la fin… J’en suis resté sans voix.

Le début de la fin du PJD ?

Le début de la fin d’une certaine idée du PJD qui a été dissoute lentement mais sûrement dans l’exercice difficile du pouvoir. Le pouvoir nous a changés alors qu’on avait la prétention de changer les choses…

Mais encore ?

On a pris goût aux postes ministériels et autres fonctions confortables, et on a oublié le petit peuple qu’on était censé défendre. Le changement était en marche chez nous : On a changé de catégorie sociale et de voiture pendant que d’autres ont changé de maison et même de femmes.

Vous vous êtes embourgeoisés en fait…

Oh tout à fait ! Le pjdiste du temps de l’opposition et de ses privations n’a rien à voir avec celui de l’islamiste au pouvoir. L’arrivée aux affaires nous a permis de gagner en pouvoir d’achat et d’enterrer la mouise qui frappait la plupart des dirigeants islamistes…

Et vous, vous avez gagné un travail grâce au PJD ?

Le PJD était un signe qui se vendait bien auprès du citoyen lamba pardon lambda. J’avais un petit cabinet d’avocat à Agadir très peu connu qui fonctionnait en mode survie. Et subitement, on m’appelle pour m’annoncer que j’ai été nommé ministre du Travail alors que je n’avais jamais pensé accéder à une telle fonction, même dans mes rêves les plus exquis.

Bravo !, vous avez réussi votre insertion professionnelle…

Merci et j’en suis fier. Comme quoi, n’importe qui peut devenir ministre à condition que la chance lui fasse un grand sourire…

Le retour éventuel du PJD à l’opposition ne vous travaille-t-il pas ?

En vérité, j’aimerais bien que le Maroc en prenne encore pour 5 ans encore avec le PJD. Je sais que c’est une grosse peine pour la population mais c’est le seul moyen pour moi de ne pas me retrouver dans le désert de l’opposition. Autrement dit, le maintien du  PJD au pouvoir est bon pour l’avenir des islamistes.

Traduire / Translate