Mohamed Amekraz, le ministre PJD du Travail / Personne à déclarer !

Une  équipe du Canard a cuisiné le ministre PJD du Travail Mohamed Amekraz au sujet de son mépris des droits des deux travailleurs dans son cabinet d’avocat…

Un ministre du Travail qui ne déclare pas ses employés à la CNSS c’est pour le moins étonnant…Cela ne vous choque pas ?

Non, c’est une pratique habituelle au Maroc de ne pas immatriculer ouvriers et petits personnels à la CNSS.  Mais heureusement que le scandale de Mustapha Ramid, qui n’a pas  déclaré à la caisse sa secrétaire, a éclaté au grand jour, m’obligeant  de régulariser  en catastrophe la situation de mes deux collaborateurs officiant dans mon cabinet d’avocat à Agadir. Côté rapidité, je mérite la médaille de l’excellence ! Ouf, le problème est réglé.

Vous pensez que vous êtes quitte et que vous avez la conscience tranquille ?

Avant de les déclarer, j’avais l’a-conscience zen. Plus maintenant.  Puisque mes deux assistants, jusqu’ici sans défense, ont désormais un numéro d’immatriculation à la CNSS et peuvent par conséquent bénéficier des diverses allocations distribuées par la Caisse… Désormais, j’ai laissé abandonner malgré moi ma devise précieuse : personne à déclarer !

Mais êtes-vous conscient que c’est un grand scandale politique que le ministre du Travail que vous êtes fasse travailler des gens au noir ?

D’abord, il faut que je précise que je suis l’erreur de casting de ce gouvernement et que je ne me suis jamais vu ministre même dans mes rêves les plus exquis. Avocaillon d’Agadir, inconnu au bataillon,  bombardé ministre c’est juste incroyable. Ensuite, je ne saurais être responsable d’un acte qui, si je n’étais pas ministre, n’aurait jamais eu le retentissement qu’il a eu dans les médias et l’opinion.

Conclusion ?

Je suis ministre à l’insu de mon plein gré dont le nom a été proposé par Saad Eddine Al Othmani, hissé lui aussi au rang de  Premier ministre, par miracle politique. Tous les deux, on en revient toujours pas. Ce qui veut dire que la ministrabilité n’est plus ce qu’elle était puisqu’elle est devenue à la portée des derniers de la classe et des illustres inconnus…

Un ministre comme vous, il sert à quoi ?

En fait,  à pas grand-chose, sinon à faire bouger mon petit business de petit avocat. La preuve par Ramid dont le statut gouvernemental a fait rabattre plein de dossiers sur son étude à Casablanca…

Au point qu’il été incapable de déclarer son assistante à la CNSS…

Au PJD, on a appris à faire des économies sur le dos de nos pauvres employés qu’on exploite pour la bonne cause islamiste qui commence vraiment à juter pour ses bénéficiaires. Prenez par exemple Mustapha Khalfi que les méchantes langues surnomment «Bousendala» en référence aux claquettes qu’il portait avant  de devenir ministre. Alors qu’il était démuni du temps de l’opposition, il a quitté le gouvernement avec un excellent capital…

Sympathie ?

Mais non !  Je parle du capital et du patrimoine. Il possède maintenant deux ou trois villas, plusieurs voitures, un joli pactole en banque et par-dessus le marché un salaire de complaisance au titre du conseiller du Premier ministre actuel. A défaut de permettre aux démunis d’améliorer leur situation sociale, l’islamisme au pouvoir commet de bonnes actions à son profit.

Vous ne comptez donc pas démissionner ?

Jamais de la vie.  La ministrabilité est mon premier vrai emploi et je compte bien en profiter moi aussi. Le travail ça fait pauvre et rime avec le noir…   Ministre du capital ou du patrimoine me conviendrait beaucoup…

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