Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture et de la Pêche : Manger à sa faim au Maroc coûte du blé

Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture et de la Pêche.

Une équipe du Canard a été reçue par le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Mohamed Sadi qu’elle a interrogé sur l’explosion des prix des viandes rouges et blanches.

Les prix des viandes rouges et blanches battent des records dans un silence assourdissant de votre département…

C’est le temps des vaches maigres et des poulets chétifs. Il faut que les Marocains  sachent que ce n’est pas moi qui fixe les prix.

Qui les fixe alors ?

Je ne sais pas. Mes services  viennent de saisir inerpoule pour identifier les responsables de la flambée vertigineuse du prix de la volaille. Une fois arrêtés, les coupables seront condamnés à manger de la vache enragée.

Et pour la viande de bœuf et d’agneau  dont les prix ont explosé ?

Je crains que le recours aux importateurs ne soit de nouveau nécessaire pour les engraisser…

Les prix du poisson sont tout aussi élevés, se plaignent de nombreux Marocains…

J’en suis conscient. Mais je suis tout aussi démuni face à cette vague de hausse des prix de la sardine qui, paraît-il, est devenue une denrée rare.

Entre la flambée des prix des légumes et  celle des viandes, le tagine, pitance quotidienne de la population, est en train de devenir un plat de luxe…Quelle solution pour un retour à la normale ?

Personnellement je me sens paumé même si certains cherchent à me faire porter le chapeau en faisant de moi le dindon de la farce.

Le parti de l’Istiqlal, membre de la majorité gouvernementale, vous accuse de menacer la sécurité alimentaire des Marocains…

C’est une accusation grave  qui sent trop le populisme émanant d’un parti qui cherche à s’attribuer le beau rôle. Mes détracteurs déclarés et cachés doivent savoir que je ne suis pas facile à sacrifier.

Pour le moment, c’est le pouvoir d’achat, déjà  très faible, de la population que l’on sacrifie en le laissant se détériorer davantage par l’inaction gouvernementale…   

Je sais que manger aujourd’hui à sa faim coûte du blé. Mais j’exhorte les Marocains à changer de régime alimentaire en devenant végétarien. Le temps qu’il faut pour que la pluie arrose de nouveau les champs du pays et mette fin au coup de chaud sur les prix  des denrées alimentaires. La sécheresse  nous a mis à nus…

La sécheresse a bon dos, on lui colle tout…

Le pays a soif de décisions courageuses pour repenser son modèle agricole trop gourmand en eau. Mais la politique des bouc-émissaires permet de ne pas se mouiller…

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