Une équipe du Canard a été reçue par le chef sortant du PAM Abdellatif Ouahbi juste après la fin des travaux du congrès du parti qui se sont soldés par une l’adoption d’une nouvelle gouvernance politique à trois.
Ainsi vous avez dit bye bye à la chefferie du PAM à l’occasion du 5ème congrès du parti…C’est étonnant de renoncer à un second mandat ?
Enfin, je ne vais plus être au centre des critiques et des actes de mauvaise foi. Quel soulagement pour l’homme politique et grande gueule que je suis.
Et puis, les temps (politiques) ont changé. Être chef de parti a beaucoup perdu de sa superbe. C’est devenu même dévalorisant. Ce qui est étonnant par contre, c’est le trio dirigé par la très excitée Fatim-Zahra Mansouri qui m’a succédé pour remettre le PAM sur la bonne voie.
Est-ce-à dire que le PAM était égaré sous votre mandat ?
Il était egaré malgré lui, victime de forces centrifuges et négatives qui lui ont fait perdre sa trajectoire naturelle.
Et puis, mes détracteurs au sein du parti ont voulu que je jette l’éponge, je l’ai fait, leur permettant de dire : bon débarras ! Désormais, il faut être trois pour gérer le PAM. Je leur souhaite bien du plaisir.
Cela veut dire que le PAM est en crise et qu’il est ingérable…
Déjà il est difficile de prendre une décision quand on est seul aux commandes. Un ménage à trois pour décider c’est le meilleur moyen de ne rien faire ou de se chamailler. Du spectacle en perspective.
Le congrès du PAM était émaillé de scènes de violence et d’injures qui ont perturbé le déroulement de ses travaux…
C’est ce qui fait le charme et l’originalité d’un congrès politique. De telles séquences rompent avec la monotonie et la langue de bois ambiante et suscitent l’intérêt de tous. Surtout des badauds médiatiques qui ont débarqué en masse…
Lors de votre discours devant les congressistes, vous avez déclaré que vous avez accompli beaucoup de choses. Comme quoi par exemple ?
J’ai permis surtout au PAM d’aller à la soupe en entrant au gouvernement et de montrer de quel bois il se chauffe.
Sous votre présidence aussi, certaines figures du parti, notamment Saïd Naciri et Abdenbi Bioui, ont été envoyés en prison pour trafic de drogue. Revendiquez-vous également cet héritage ?
Ces deux-là, je les croyais accros seulement à la politique et au service public. C’est une affaire qui a rendu PAM encore plus paumé…Pour les mauvaises langues, c’est une sortie de route gravissime du parti du tracteur.
Vous êtes quand même un personnage pittoresque malgré tous vos défauts. On va vous regretter au sein du PAM et même au-delà…
Mais je reste au gouvernement où je vais continuer à exercer ma fonction de ministre de la Justice sans réelles prérogatives sauf celles de me taire.