Une équipe du Canard a alpagué le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas après son numéro hebdomadaire au sortir du Conseil du gouvernement.
Lors de votre dernier point de presse du jeudi 10 octobre, vous avez porté la parole gouvernementale en s’en prenant à l’Instance centrale de prévention de la corruption…
C’est un nouveau front de lutte que le gouvernement ouvre après celui du Haut-commissariat au plan ( HCP) qui a livré des chiffres peu flatteurs sur le nombre d’emplois créés par le gouvernement.
Ce n’est pas seulement contre la vie chère et la hausse vertigineuse du chômage que nous luttons. Nous combattons aussi les entités qui au nom d’une indépendance discutable cherchent à nous massacrer. C’est la preuve que le gouvernement travaille sur plusieurs fronts et de multiples dossiers.
Indépendance discutable ?
Le HCP et l’ICPC doivent en principe travailler dans le même sens que le gouvernement et tout faire pour ne pas le contrarier au risque de minimiser son action aux yeux de l’opinion publique.
Mais qu’est-ce que vous attendiez en tant que gouvernement du ICPC ?
Qu’il dise du bien du gouvernement via des rapports laudateurs sur nos efforts pour combattre la corruption, les corrompus et les corrupteurs. D’ailleurs, de nombreux élus, toutes catégories confondues, sont cravatés, jugés et envoyés à l’ombre. On a besoin de temps en temps d’un bon cirage de pompes pour nous encourager à aller de l’avant.
Aller de l’avant dans l’impopularité ?
Mais qui vous a dit que le gouvernement est impopulaire ? Il ne faut pas croire tout ce que l’on colporte sur les réseaux sociaux manipulés par des milieux anti-marocains. Certes, on fait ce qu’on peut avec les moyens politiques du bord mais les gens nous supportent malgré la flambée des prix des denrées agricoles et des viandes.
Parlons maintenant de vous et de votre fonction…
Je suis chargé de porter la bonne parole du gouvernement dans une langue de bois en arabe veloutée, de telle sorte que les journalistes qui les couvrent n’ont rien à mettre sous la dent. En somme, mon rôle est de jouer les attachés de presse du gouvernement pour débiter sans états d’âme des choses lisses qui ne dérangent personne.
Comment trouvez-vous la politique gouvernementale?
Comme je vous ai dit, je suis un porteur de parole et non de jugement de valeur. A part ça, je suis un porte-parole heureux qui se porte bien et qui supporte tout. Je le serai encore davantage si je suis maintenu dans le prochain cabinet Akhannouch 2 pour continuer à sévir, pardon à servir.