L’environnement personnel d’abord…

Une équipe du Canard a été reçue par le ministre PJD Abdelaziz Rabbah dans un café à son fief à Kenitra, autour d’un petit déjeuner à base de harcha, thé à l’absinthe et soupe aux fèves, la fameuse bissara.

C’est quoi cette affaire de pollution des eaux de l’Oued Bouregreg ?

J’ai appris cette mauvaise nouvelle comme tout le monde. Par la presse. C’est un vrai scandale écologique, paraît-il.

Mais on ne vous a pas entendu vous exprimer sur ce scandale alors que vous êtes en charge aussi du département l’Environnement .

En fait, je me considère plus comme ministre de l’Énergie et des mines et je m’exprime d’ailleurs de temps en temps à ce titre. Sincèrement, la protection de l’environnement n’est pas mon fort et je ne sais pas pourquoi on m’a confié ce département pour moi vide de sens …

Vide de sens ?

Absolument. Pour moi, la meilleure chose à protéger c’est l’environnement personnel. Tout le reste n’est que pollution de l’esprit.  Contrairement à l’énergie et les mines qui sont des fonctions très concrètes, génératrices de valeur ajoutée, l’environnement, tel qu’il se présente relève pour moi de l’abstrait qui ne génère en plus que des soucis comme ceux de la pollution de l’Oued Bouregreg…

Les militants associatifs pointent du doigt un liquide résiduel, du lixiviat issu de la décharge d’Oum Azza…

Ces soi-disant militants sont forts pour nous pourrir la vie avec leurs indignations peu propres et nous faire noyer dans un verre d’eau alors que d’après ce que j’ai lu juste, il s’agit juste d’une fuite accidentelle du jus des ordures.  Rien de grave à mon avis puisqu’on ne déplore que des senteurs et la mort de certains poissons… En dehors du coronavirus qui fait des ravages et la chute des gros poissons, rien ne mérite la dramatisation.  Pas la peine donc de paniquer. La situation est sous contrôle.

Pas de sanction des coupables ?

Je n’ai pas de pouvoir de sanction. Juste celui de l’inaction. Ne pas agir me permet d’éviter des problèmes inutiles qui d’après mon père écourtent l’âge. Or, personnellement, j’ai envie de vivre longtemps pour profiter de ma future retraite politique que je parie sera plus consistante que celle de celui qui rue dans les brancards pour arracher plus…

Qui ? Abdelilah Benkirane ?

Le pauvre vit très mal son éjection du pouvoir et cherche désespérément à peser sur la vie politique en vivant dans une réalité parallèle.

Il vous fait de la pine ?

Oui. Puisse Dieu faire en sorte que notre fin soit meilleure que nos débuts… Ainsi disaient les sages.

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