Malgré le choc provoqué par son limogeage brutal, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports Hassan Abyaba a accepté de se confier à une équipe du Canard…
En pleine guerre contre le coronavirus, vous vous êtes fait viré du gouvernement…Pourquoi ?
Franchement, je ne m’attendais pas à ce limogeage qui m’est tombé sur la tête comme un couperet. On ne vire pas un ministre de ma piètre qualité en temps de crise sanitaire mondiale. Sur ce coup, je trouve que le gouvernement a manqué de solidarité envers un de ses membres les plus atypiques alors que le pays possède un Fonds spécial de solidarité…
Connaissez-vous les raisons de votre limogeage ?
Franchement, Personne ne m’a notifié quoi que ce soit. Mais je crois que j’ai été victime de ce que beaucoup de médias ont qualifié de bourdes et de gaffes que j’ai commises dans l’exercice approximatif de mes fonctions, à chaque fois que j’ouvre la bouche…Ceux qui m’ont viré comme un contaminé au coronavirus ont estimé certainement que j’ai atteint un degré de contagion inquiétant…Ils ont sans doute peur pour le reste de l’équipe. Qui sait ?
Avec les bourdes en rafale que vous avez débitées, vos collègues au gouvernement ont dû acquérir l’immunité…
(éclats de rire). Mais ils ont déjà l’immunité politique. En principe, ils sont protégés…
Le virus des balourdises en série qui vous frappe est-il guérissable ? Avez-vous consulté un médecin ?
Je n’en sais rien. Mais après coup, j’en veux à docteur Al Othmani d’avoir condamné ma carrière politique sans m’avoir donné une chance de guérison en me mettant en quarantaine dans un ministère de campagne, chez moi au bled dans la région de Settat…
Mais comment expliquez-vous ces bourdes en chaîne que vous avez inaugurées en Mauritanie en vous vous trompant gravement sur le nom du président mauritanien en sa présence lors d’une cérémonie officielle en novembre 2019… ?
Oui, je me rappelle de de cet épisode rigolo de novembre 2019 que la presse sensationnelle a monté en épingle. Dans mon discours, j’ai appelé le président mauritanien par un faux nom, celui de Ould Cheikh Azzouzi alors que son vrai nom d’état civil est Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Oui, je le reconnais, c’est une bourde mais elle n’est pas méchante. Depuis ce jour, j’ai donné libre cours tel un torrent impétueux à mon savoir-faire gaffeur où, il faut le reconnaître, je suis imbattable.
Jamais le monde politique y compris à l’échelle planétaire n’a enfanté, il est vrai, un ministre de votre calibre doté à ce point d’un naturel gaffeur aussi spontané…
Je prends cela comme un compliment. Merci de reconnaître ma particularité. C’est sûr, l’histoire retiendra mon nom. Cela me console…
Qu’est-ce que vous allez devenir maintenant ? Des projets en perspective, Ssi Hassan ?
Je vais revenir à mon poste d’enseignant à la faculté de Ben M’sik à Casablanca une fois les mesures du confinement général levées. En attendant, je vais peut-être me recycler dans la production artistique des boulettes où ma signature est déjà faite et ne sera jamais défaite.