Région du Sahel : La France perd le Tchad

Nouveau coup dur pour la France qui perd l’un de ses derniers points d’ancrage au Sahel : le Tchad. Deux Mirage 2000-D ont décollé mardi 10 novembre 2024 de la base aérienne de Kossei à N’Djamena. La France a commencé à retirer ses forces du Tchad, a annoncé mardi 10 décembre l’état-major de l’armée française, après le souhait exprimé par N’Djamena de rompre les accords de sécurité et de défense avec Paris. « Prenant acte de cette décision et dans la continuité de l’évolution de leur présence militaire en Afrique, les armées françaises retirent ce jour la capacité chasse présente à N’Djamena », a fait savoir dans un communiqué l’état-major des armées. La décision de « mettre fin à l’accord de coopération en matière défense » avec la France fait l’objet dans un communiqué du ministère tchadien des Affaires étrangères, rendu public le 28 novembre dernier alors que le chef de la diplomatie française Jean -Noël Barrot se trouvait dans la capitale N’djamena. » La France doit considérer désormais que le Tchad a grandi et mûri, que le Tchad est un pays souverain et très jaloux de sa souveraineté », avait expliqué le ministre tchadien des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah dans une déclaration conjointe axée principalement sur la guerre civile qui ravage le Soudan voisin. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c’est donc au tour du Tchad de Mahamat Idriss Déby de rompre ses accords militaires avec l’allié historique français. Cette rupture vient s’ajouter à une série de revers pour la diplomatie française en Afrique de l’Ouest. Après le départ forcé de ses troupes du Tchad, Paris perd un bastion stratégique dans l’espace sahélien qu’elle avait traditionnellement dominé sur les plans militaire et diplomatique. Historiquement, le Tchad était un partenaire de premier ordre de la France dans cette région de tous les dangers., en se rendant aux funérailles d’Idriss Déby Itno père en 2021, le président français Emmanuel Macron avait symboliquement validé la transition militaire menée par son fils, Mahamat Idriss Déby. Mais en politique comme en géopolitique, rien n’est définitif. Ça fonctionne au gré des intérêts.