Guerre commerciale de Trump : Le boycott des produits américains comme arme…

Jamil Manar

Face à la décision de l’administration Trump d’imposer des droits de douane sur les produits canadiens, chinois et européens, de plus en plus de voix s’élèvent en guise de représailles pour appeler au boycott des marchandises américains. Au Canada, des listes d’alternatives canadiennes aux produits américains sont partagées massivement sur les réseaux sociaux. Même les médias se mobilisent pour soutenir le mouvement…A l’ère des réseaux sociaux, ces appels sont particulièrement faciles à relayer auprès des consommateurs. Mais tourner le dos aux produits importés des États-Unis est-il vraiment facile ?

Sur les réseaux, les consommateurs partagent leurs listes de marques à boycotter : Coca-Cola, Kraft, Walmart, KFC, McDo, Starbucks… Le consommateur européen, partisan du boycott, sera tenté de retirer de son caddy le Coca-Cola, le Pepsi, le ketchup Heinz, le riz Uncle Ben’s, les chips Lays, les pop-corn Kellog’s ou encore les barres Mars et les chewing-gums Wrigley’s ou Freedent. Or, si ces produits portent bel et bien les marques des multinationales américaines, elles sont en revanche toutes produites sur le sol européen. Un boycott de ces produits aurait un impact sur l’emploi à l’échelle du continent. C’est cela la mondialisation. L’imbrication des chaînes de production par le jeu des délocalisations.

Au rang des ripostes diplomatiques les plus fortes, une société norvégienne a pris une décision spectaculaire, de nature à faire réagir l’administration Trump. Il s’agit de Haltbakk Bunkers qui a annoncé officiellement sa décision de cesser les approvisionnements des navires militaires américains en fuel, ce qui obligerait les sous-marins déployés au large des côtes norvégiennes de trouver une autre solution de ravitaillement. Opérateur numéro un dans les ports norvégiens, l’entreprise a publié un message en ce sens sur Facebook le 1er mars. Une décision prise à la suite du «plus grand merdier jamais présenté en direct à la télévision par l’actuel président américain et son vice-président», a précisé la société dans un communiqué publié quelques heures après la confrontation tendue entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump, vendredi 28 février à la Maison Blanche.

Les citoyens suédois ne sont pas en reste, qui appellent eux aussi à boycotter les produits américains. Dans certains pays, une entreprise américaine est particulièrement visée par ce mouvement de colère : Tesla, propriété du milliardaire US Elon Musk, devenu proche conseiller de Donald Trump et qui dirige son nouveau département de l’efficacité gouvernementale (Doge). Ses prises de position très mal accueillies en Europe, notamment en faveur du parti allemand d’extrême droite (AFD) ont conduit le ministre polonais du Tourisme Slawomir Nitras à dire qu’il était «nécessaire de répondre fermement (à Musk), par exemple avec un boycott».  

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