La 93 e AG d’Interpol à Marrakech : La sécurité mondiale parle marocain 

Le patron de la DGSN et de la DGST Abdelaltif Hammouchi.

En accueillant à Marrakech la 93e Assemblée générale d’Interpol, le Maroc ne se contente pas de dérouler le tapis rouge aux grands flics de la planète. Il confirme sa montée en puissance comme acteur stratégique  de la coopération sécuritaire internationale. À la croisée de l’Afrique, de l’Europe et du monde arabe, le royaume capitalise sur son intelligence du terrain, son appareil sécuritaire redoutable et ses alliances solides pour s’imposer comme un partenaire incontournable dans la lutte contre le crime transnational. 

La 93e Assemblée générale d’Interpol, qui s’est ouverte le 24 novembre à Marrakech, n’est pas qu’un sommet protocolaire. Elle reflète l’urgence de renforcer la coopération multilatérale face à des menaces qui ignorent les frontières. Cette grand-messe policière consacre aussi le Maroc comme un  hub sécuritaire respecté, capable d’agir à la croisée des continents et des intérêts Elle marque une reconnaissance claire du Maroc comme acteur majeur de la sécurité internationale. Dans un monde traversé par les menaces hybrides – terrorisme, cybercriminalité, trafic de drogue ou traite humaine – Rabat capitalise sur sa coopération sécuritaire exemplaire pour affirmer son rôle sur la scène mondiale. Le choix de Marrakech n’est pas  donc anodin. Le Maroc s’impose de plus en plus comme un acteur crédible et central en matière de coopération sécuritaire, tant sur le plan africain que global. Sa stratégie proactive contre le terrorisme, son partenariat avec les agences occidentales et africaines, ainsi que sa diplomatie sécuritaire sud-sud, lui valent une reconnaissance croissante.

Une diplomatie sécuritaire assumée

Depuis plus d’une décennie, le Maroc a fait de l’anticipation des menaces un pilier de sa politique extérieure. L’efficacité de son Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), souvent salué pour ses opérations antiterroristes, a consolidé la confiance des grandes capitales occidentales. Rabat n’est plus un simple récepteur d’informations : il est devenu pour plusieurs pays européens et africains un fournisseur clé de renseignements.

Un levier d’influence régionale

Accueillir la grand-messe d’Interpol, qui réunit près de 200 pays, est un signal politique. C’est le fruit d’années de collaboration discrète mais efficace, où le Maroc a su se positionner comme un partenaire fiable, à la fois en Afrique, dans le monde arabe et au-delà. Il s’agit d’un soft power à la marocaine, fondé non pas sur des discours idéologiques, mais sur une offre concrète de sécurité. La 93 e AG d’Interpol est aussi un signal fort en faveur d’une meilleure intégration de l’Afrique dans les dispositifs mondiaux de sécurité. Le Maroc peut jouer un rôle de  pivot continental en partageant ses outils de veille, de formation et de renseignement avec d’autres pays africains, souvent plus vulnérables face aux réseaux criminels.

Le Royaume s’érige aussi en médiateur entre les pays du Nord et ceux du Sud dans le partage d’expertise et la lutte contre la radicalisation. Cette posture est d’autant plus stratégique que plusieurs États africains peinent à stabiliser leur environnement sécuritaire. En renforçant leurs capacités, Rabat étend son rayonnement sans agiter le spectre de l’ingérence. Dans un contexte mondial sous tension, où la défiance envers les organisations internationales s’accroît, le Maroc joue une carte subtile mais efficace : la sécurité comme outil d’influence. À travers son engagement dans Interpol et au-delà, il démontre qu’un soft power assumé peut naître d’une crédibilité opérationnelle… et non seulement d’une machine de communication bien réglée.

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