Jamil Manar
La Confédération africaine de football (CAF) a déclenché l’arbitrage disciplinaire après les graves incidents enregistrés lors des rencontres AS FAR–Al Ahly à Rabat vendredi 28 novembre. Pointant des « dysfonctionnements majeurs » en matière de sécurité, l’instance promet des sanctions fermes à l’issue de l’enquête en cours. Le carton rouge n’est plus très loin. À quelques jours de la CAN 2025 que le Maroc s’apprête à accueillir, ce match a offert un avant-goût… de ce qu’il ne faut surtout pas faire. Anarchie aux portes, chaos en tribunes, pluie d’invectives et de projectiles : une soirée foot transformée en spectacle de désolation. Le stade est prêt. Pas sûr que tout le monde le soit. Le vrai match… et le véritable spectacle se jouaient en parallèle et ils n’avaient rien de sportif. Dès l’entrée, le ton était donné : foule en furie, organisation en déroute. Des supporters sans billets s’agglutinent aux portes, transformant l’accès au stade en parcours du combattant dans un environnement chaotique.
Les stadiers et la police, en net sous-effectif, tentaient de contenir une marée humaine prête à tout : escalade des grilles, détournement d’usage des haies de séparation transformées en échelles improvisées, et même recyclage audacieux des bennes à ordures en escabeaux d’appoint. Pas de filtrage en amont, pas de contrôle à l’approche du stade… bref, une ambiance de porte ouverte sur le chaos. Une fois à l’intérieur ? Une ambiance de feu… mais pas au sens noble. Sifflets non-stop, invectives distribuées à l’unisson : joueurs égyptiens et FAR réunis sous une même agression verbale. À chaque action, les spectateurs se lèvent, bloquant la vue comme si leur mission était de participer physiquement au match. En bonus: jets de bouteilles sur la pelouse et un tapis de déchets laissé dans les gradins comme souvenir.
Le stade, flambant neuf, aurait mérité un public à sa hauteur. Ce soir-là, il a surtout abrité un triste spectacle où la passion a viré à la déraison. Un joyau d’infrastructure, entouré d’un vacarme indigne. Une belle enceinte pour des incivilités XXL.
