La CAF botte en touche

Patrice Motsepe, président de la CAF.

A la Confédération africaine de football, on sait  botter en touche pour  éviter de prendre ses responsabilités. Le jury disciplinaire  de cette instance en a administré la preuve  éclatante avec ses  verdicts « ni figue-ni raisin »  dans  deux dossiers liés où les intérêts du Maroc ont été clairement piétinés par l’Algérie. Le premier concerne le non-show forcé de l’équipe nationale de football au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) organisé par l’Algérie en janvier 2023. Un fait qui n’a pas tiré à conséquence pour le Maroc  « en raison de circonstances totalement indépendantes de sa volonté, et en tant que tel aucune sanction de quelque nature que ce soit n’est imposée à la Fédération royale marocaine », ont estimé a raison les  gardiens du temple disciplinaire de la CAF.

Si le Maroc n’a pas participé à la 7ème édition de la CHAN dont il est le double tenant du titre, c’est parce que le pays organisateur a refusé d’ouvrir son espace aérien  aux joueurs locaux marocains. Ces derniers ont attendu jusqu’à la dernière minute à l’aéroport de Rabat-Salé l’autorisation de vol direct pour Constantine.

Une séquence d’attente qui s’est déroulée sous le regard des  patrons de la CAF Patrice Motsepe, de la FIFA Gianni Infantino et du président de la FRMF Fouzi Lekjaa. Ce dernier a refusé la proposition algérienne d’emprunter un trajet via Tunis, en violation des « clauses du cahier des charges des compétitions africaines».  Mais l’Algérie, aveuglée par sa haine  maladive du Maroc, s’est cachée  derrière la décision de fermer son ciel aux compagnies marocaines pour imposer  des vols avec escale y compris aux équipes sportives marocaines.  

L’autre dossier est tout aussi grave ayant trait au discours scandaleux  du petit-fils de Mandela, un mercenaire acheté par Alger,  qui a appelé le 13 janvier  lors de la cérémonie d’ouverture de la CHAN à  la lutte «  pour libérer le Sahara occidental de l’oppression ». Le Maroc a l’habitude des aboiements si récurrents  des autorités algériennes contre son intégrité  territoriale qu’il ne les entend même plus. Mais  sous-traiter ces aboiements à un petit gangster en ouverture d’un tournoi sportif continental représente clairement une violation inadmissible du règlement de la CAF et une atteinte frontale contre le sport et  ses valeurs. Or, dans son verdict, le jury disciplinaire de la CAF a jugé bizarrement  judicieux de «  ne pas retenir la responsabilité du fait d’autrui à la fédération algérienne de Football », se contentant de faire «  un rappel formel à toutes les associations nationales pour qu’elles soient conscientes que les dispositions  de la responsabilité d’autrui et de la responsabilité objective peuvent à l’avenir être appliquées à la suite de toute déclaration politique (…) » lors d’une compétition ou évènement officiel de la CAF ».

Le fait de ne pas sanctionner l’Algérie pour ce fait provocateur en particulier a poussé Fouzi Lekjaa à interjeter appel des décisions de la commission de discipline de la CAF  pour lesquelles il s’est déclaré «  insatisfait ».

La CAF semble avoir cherché  dans sa démarche à couper la poire en deux.  Ne pas sanctionner financièrement la FRMF pour son boycott contraint de la CHAN et adresser un simple rappel épistolaire à l’ordre à l’adresse la de fédération algérienne de football. Mais en agissant ainsi,  la Confédération du football africain a surtout évité de mouiller son maillot.

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