Le CDS éclaire le débat

Mohamed Benamour, président du CDS.

Dans le sillage du plaidoyer royal, fort et solennel, en faveur de la promotion de l’investissement lors de son  discours  d’ouverture de la session parlementaire d’octobre 2022, le Conseil du Développement et de la Solidarité a organisé mercredi 8 février à l’hôtel Tour Hassan à Rabat  un symposium pour échanger entre responsables et experts sur cette question centrale.

Think-thank qui réfléchit à haute voix depuis plus d’une décennie sur les problématiques de développement du Maroc tout en se posant en force de proposition utile, le Conseil du Développement et de la Solidarité (CDS), fondé et présidé par Mohamed Benamour a organisé le mercredi 8 février à Rabat un symposium sur l’investissement et le rôle de l’État territorial, brillamment animé par Farida Moha. Essentiel et stratégique, ce sujet, dont M. Benamour a posé les termes de manière claire et précise dans son discours d’ouverture, se trouve au cœur  des enjeux actuels et futurs de développement du Maroc et de sa croissance économique. « Nous devons tous, gouvernement et entreprises, nous mobiliser pour œuvrer au maintien et au renforcement de la résilience et de la compétitivité de notre économie. Une résilience fortement appuyée par les orientations de SM le Roi, qui a réitéré en octobre dernier devant le Parlement, l’importance qu’il convient d’accorder à la question de l’eau et à la promotion de l’investissement », a indiqué M. Benamour connu pour son engagement chevillé au corps et apprécié pour ses qualités de fédérateur qu’il met au service du pays. Et d’ajouter : «Face à ces crises et mutations, le Royaume a apporté des réponses rapides pour en atténuer l’impact immédiat et mène plusieurs réformes pour réduire les inégalités sociales et rehausser le potentiel de la croissance économique ».

Le terrain complexe de l’investissement a été ensuite défriché par une brochette de personnalités nationales de premier plan. L’inoxydable wali de Bank Al Maghrib Abdellatif Jouahri, le sémillant ministre Délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques Publiques Mohcine Jazouli, l’excellent président du Fonds Mohammed VI pour l’investissement  Mohamed Benchaaboun et le patron de la CGEM Chakib Alj. Chacun du haut de ses responsabilités, a partagé avec l’assistance sa vision et les actions entreprises ainsi que les prérequis à déployer pour faire décoller le Maroc de l’investissement qui a visiblement encore du plomb dans l’aile malgré les atouts précieux dont jouit le pays que sont essentiellement sa stabilité politique et son positionnement géographique. Toujours bon pied bon œil malgré son âge et ses cheveux plus sel que poivre, M. Jouahri est un homme que l’on écoute pour son grand recul sur les problèmes et les insuffisances du Maroc en matière économique. Dégainant des chiffres et des indicateurs parlants truffés de conseils et de pistes de réflexion, il a abordé la situation de l’économie nationale, confrontée à moult défis et contraintes imposés notamment par la guerre en Ukraine et ses multiples conséquences sur le renchérissement des produits énergétiques et alimentaires avec des tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

Mais le grand paradoxe demeure aux yeux de Jouahri la faiblesse du taux de croissance, autour de 3,8% en moyenne au cours des deux dernières décennies et la modestie des emplois créées, près de 89.000 bon an mal an,  eu égard à l’importance de l’effort consenti en matière d’investissement qui se situe autour de 30% du PIB (contre 22% à l’échelle mondiale). D’où l’élaboration de la nouvelle charte de l’investissement dont les différentes mesures incitatives, présentées par M. Jazouli, sont censées régler la problématique de l’investissement en le faisant décoller. «Il y a un momentum Maroc», lance-t-il d’emblée. Mais à condition de savoir tirer profit de cette fenêtre de tir qui s’est ouverte pour  le Royaume par les nouvelles mutations géopolitiques en cours. Le fonds Mohammed VI pour l’investissement, dont M, Benchaaboun a expliqué les missions stratégiques, s’inscrit justement dans la dynamique de la promotion de l’investissement. Quant à M. Alj, il s’est exprimé sur les attentes du patronat pour rehausser  le niveau de l’investissement privé qui reste en deçà des attentes. L’objectif étant de porter sa part, actuellement de 1/3, aux 2/3 dans l’investissement total à l’horizon 2035, conformément à l’appel royal. Deux panels animés  par des acteurs privés et publics, a l’instar du patron de la CDG Khalid Safir, le président du Crédit Agricole Noureddine Boutayeb ou l’ex-ministre Moulay Hafid Elalamy se sont ensuite penchés  sur les  leviers à actionner et les freins à lever pour que le Maroc soit davantage attrayant pour les investisseurs qu’ils locaux ou étrangers. Tous les intervenants ont à l’unisson mis l’accent sur l’importance de la formation d’un capital humain qualifié dans la réussite de toute politique d’investissement créatrice de valeur et d’emplois. Tout un programme.

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