Des dizaines de livres, d’Atlas et de beaux livres ont été publiées sur Casablanca, mais une nouvelle parution sur le thème est toujours la bienvenue tant la mégapole cosmopolite, laboratoire de plusieurs styles architecturaux, fascine. Un nouvel ouvrage vient en effet de paraître. Mais c’est un premier atlas sur le patrimoine de Casablanca et aussi le premier atlas sur le patrimoine du XXe siècle au Maroc. Il prend tout son sens ici, à Casablanca où l’aventure urbaine et architecturale moderne est la plus puissante, la plus lisible et la plus dense. Cet Atlas a été réalisé avec l’Agence Urbaine de Casablanca pour sanctionner un long et minutieux travail d’inventaire du patrimoine. La publication qui s’étale sur 377 pages est considérée comme l’une des publications les plus importantes de l’histoire de l’urbanisme et de l’architecture dans la capitale économique du Maroc. Elle est aussi « première du genre à regrouper photos et documentation topographique, avec des études analytiques spécialisées dans les domaines de l’histoire et de l’architecture, ce qui en fait une référence unique en matière d’équité et de protection de la mémoire architecturale de la ville. »
Le recueil constitue aussi une référence incontournable pour les chercheurs dans le domaine de la construction de la ville, l’histoire de tous ses quartiers et les références des écoles d’ingénieurs qui ont produit son élan architectural. Il s’agit d’un important travail documenté, réalisé en français par Jean-Louis Cohen, un des grands architectes qui a publié de nombreux livres et publications sur l’histoire de l’urbanisme et de l’architecture de Casablanca, l’architecte Tarek Oualalou qui a réalisé d’importants travaux d’ingénierie en France, au Maroc et dans des pays asiatiques, dont le dernier était le pavillon du Maroc à l’Expo 2022 de Dubaï, et l’architecte Bernard Toulier, expert international dans le domaine de l’architecture moderne et contemporaine. La spécificité et l’intérêt de cet Atlas réside dans le fait « qu’il fournit un inventaire audité des grands architectes qui ont travaillé à Casablanca, les histoires de leurs édifices, les courants d’ingénierie auxquels ils appartiennent, les détails des formes d’architecture et les raisons d’un certain nombre de leurs choix urbanistiques. » Comprenant aussi des études analytiques et historiques très importantes, traitant des méthodes d’écriture architecturale de Casablanca, de l’histoire de l’architecture de la ville ancienne et de l’histoire de l’architecture de la ville nouvelle, et des étapes d’achèvement et de construction des quartiers des années 40, l’ouvrage « met en évidence les points de repère distinctifs de la ville, dont l’ancien bâtiment du marché du gros et la centrale électrique, et détaille l’histoire de la naissance et du développement des grands quartiers de la ville dont Hay Mohammadi, sur les plans architectural et technique. »