Nommé par Georges Pompidou à la tête de l’IDI (Institut de Développement Industriel), Gabriel Banon est un fin connaisseur de la politique industrielle de la France ce qui explique sa tristesse de voir son deuxième pays d’accueil se désindustrialiser progressivement au point d’être relégué au second voire au troisième plan des nations industrielles et innovantes. D’ailleurs c’est ce déclassement du pays des lumières qui a poussé Banon de sortir un livre où il analyse les tenants et les aboutissants de cette descente aux enfers de la France.
Ce bouquin, de 233 pages dont la trame est « J’ai mal à la France» s’appelle France la grande désillusion» que l’écrivain vient de publier aux éditions Sochepress. Né à Casablanca en 1928, Gabriel Banon a été scolarisé dans les écoles de l’Alliance juive, avant de rejoindre le lycée Lyautey. Il a également appris la langue arabe et mémorisé le Coran dans l’école traditionnelle (M’sid) avant de se rendre en France pour poursuivre ses études, où il obtient un diplôme d’ingénieur en génie civil et un autre en droit et économie. Son père, Jacob, était le chef de la communauté juive au Maroc, qui entretenait des relations étroites avec le Palais sous les règnes de feu Mohammad V, et son défunt fils feu Hassan II. Le Franco-marocain qui a occupé de nombreuses fonctions sensibles et de haut niveau, avait des relations internationales étendues, ce qui lui a permis d’être toujours proche des centres de décision au niveau mondial. Appelé auprès du Président de la République française, Georges Pompidou, en sa qualité de conseiller pour la politique industrielle, il fut nommé à la tête de l’IDI (Institut de Développement Industriel) dont il fut le premier directeur de 1968 à 1972. Il a également eu une relation d’amitié et de travail avec l’ancien président américain Gerald Ford et le puissant ministre des Affaires étrangères Henry Kissinger. Il connaissait étroitement le président russe Vladimir Poutine depuis que ce dernier officiait à l’ex KGB. L’homme a également travaillé comme conseiller au sein du Conseil de sécurité économique russe sur la politique arabe, lorsque Poutine dest devenu président de la Russie.
Il a été également conseiller de l’ancien commandant de l’armée israélienne Dan Tolkovsky, et du président du Congo Brazzaville Pascal Lissouba, pendant six ans. De même il fut conseiller de feu Yasser Arafat, feu le président de l’Autorité palestinienne, pendant plus de dix ans, ce qui a suscité beaucoup de critiques du côté israélien, au point qu’il a été qualifié de traître. C’est en tout cas la description que fait Banon de lui-même dans « Le partage de la Mémoire », un livre publié en 2010.
Ecrivain prolifique, journaliste et chroniquer radio très sollicité, Banon préside Le Cercle d’Amitié Maroc-Israël qu’il a créé en 2021 et vise à améliorer les aspects de coopération entre les deux pays afin de mieux servir leurs intérêts, et d’échanger des expériences partagées dans de nombreux domaines.