Khouribga, sur la route des5atawates, le seigneur Boujilali inspecte les muraillesqui protègent le sou9 du 5misse (marché du jeudi) des Ouled Abdoun razzias des tribus voisines. Ce seigneur vit sous la doubleangoisse de bled Siba (pays de l’anarchie) et de l’imminente arrivée des N’ssara (nazaréens) déjà en Algérie depuis 1830. Il sentla pression allemande forte sur le pays.Fischer fut le principal propagandiste allemand. Il a coordonnél’exploration scientifique et économique du Maroc. Il fit préparerpar ses élèves des thèses sur la géologie et la morphologie del’Atlas. Militant de l’expansion coloniale, cet universitaire fut subventionné pour étudier les zones qui s’étendent de Casablanca àSafi ; de reconnaître les gisements miniers proches de Mogadoret de Meknès. Il débarqua à Tanger le 5 février 1901, mais lessondages qu’il effectua éveillèrent la méfiance des populations,et il dut interrompre ses recherches. Sous la pression de ses travaux, le monde scientifique allemand s’enflamma. Il était arrivéà convaincre les Allemands que le Maroc constituait un objectifde premier choix qui ne devait pas échapper à l’Empire germanique. En 1901, il réclama de façon pressante l’élargissementde l’influence allemande au Maroc, voire jusqu’à une annexionmilitaire.Le Comte Von Pfeil, admirateur de Fischer, entreprit une exploration du Maroc en 1899. Au cours de celle-ci, il pensa « que leMaroc devait devenir un « Reichsland » (pays de l’empire) sousla régence héréditaire d’un prince allemand ». L’action impérialiste de Fischer et de Von Pfeil laissa une forte impression dansl’esprit des Allemands. Mais les difficultés ne tardèrent pas àapparaître avec les Britanniques qui pressaient le gouvernementmarocain d’être particulièrement prudent et ferme vis-à-vis del’Allemagne. Le Sultan Hassan 1er va alors jouer de cette rivalitéentre zéropéens pour retarder l’échéance de la colonisation. Poursa part, Hassan 1er avait à plusieurs reprises tenté d’exploitercertains gisements miniers: le charbon, en 1883 dans la régionde Tanger, ainsi que le plomb et le cuivre dans le Souss ; l’antimoine en 1885 dans la région de Ceuta (en concession), de 1886à 1888, le fer de Jbel 7did près de Mogador, ainsi que le plomb etle cuivre des Aït Brahim, dans le Souss. Ces exploitations avaientété confiées à 9adour Fela7. Toutes ces tentatives échouèrentà cause du manque de routes et de moyens de transport. Lesréticences des Magasiniers du Ma5zen à confier l’exploitationde ses mines à des étrangers se comprenaient : ils craignaientl’exploitation « savante » des richesses minières de l’EmpireChérifien, et que le capital européen qui soutiendrait ces entreprises n’absorbe bientôt toute l’activité du Maroc. Malgré cetteopposition du Maroc, bien connue de tous les zéropéens, l’Angleterre et l’Allemagne continuèrent la surenchère. L’Allemagne seméfiait d’une entente franco-anglaise, dont elle risquait de faireles frais; mais l’arrogance des Britanniques indisposa le SultanHassan 1er. Malheureusement pour le Maroc, le 7 juin 1894, leSultan Hassan 1er mourut au cours d’une 7arka (expédition militaire) contre les Zemmour. Le dernier barrage contre la rapacitédes zéropéens vient de céder. Son fils Abdelaziz, âgé de 16 ans,lui succéda, sous la régence de Ba7med. Dépité par la perte duSultan Hassan 1er, le seigneur de Mnina, Boujilali, décida d’allerfaire un pèlerinage à Boujad où il n’y a ni sultan, ni ma5zen ; rienqu’Allah et Sidi Ben Daoud. Boujilali veut honorer en Sidi BenDaoud un sang sacré ; il a foi en sa baraka qui fertilise la terreet fait prospérer les troupeaux, et compte sur lui pour lui ouvrirles portes du paradis et lui assurer, au jour du jugement dernier,l’intercession du Calife Omar l’ancêtre de Sidi Ben Daoud. Boujada été fondé par Mo7amed Cher9i, un descendant du Calife Omaret un lointain ancêtre de Sidi Ben Daoud
- ven, 22 novembre 2024