Le Maroc, droit dans ses bottes !

Ce vendredi 30 juillet, le Maroc célèbre la fête du trône… Discrètement, pandémie oblige ! Il n’y aura donc pas de cérémonie de «Beia»… Le ministère de la Maison Royale a annoncé en effet le report, sine die, «de toutes les activités, festivités et cérémonies prévues à l’occasion du 22ème Anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine»… Le pacte de la «Beia», constitue une particularité propre au modèle politique chérifien… Un lien d’allégeance subtile et puissant liant le peuple marocain à ses souverains, depuis des siècles, qui permet de fédérer le pays et de faire front contre l’adversité… Une cérémonie dont Lhaj Miloud ne sous-estime ni la portée ni la signification profonde… Il s’agit d’un moment de symbiose et d’unité où les Marocains oublient leurs différends pour se reconnaitre dans l’essentiel, à savoir leur attachement à la monarchie et leur rejet de la division et de la siba…

Le 30 juillet 1999, le fils aîné de feu Hassan II accédait au trône, avec la lourde tâche de succéder à un monarque qui avait su, tout au long de son règne riche en événements, forcer le respect et l’admiration des plus grands… Comme la plupart des Marocains, Lhaj Miloud éprouvait une affection particulière pour le prince héritier Sidi Mohamed… Comme eux, il se demandait si le nouveau Roi, discret et peu disert, serait capable de relever les défis, et de surmonter les difficultés de toutes sortes qui l’attendaient… Un jeune souverain qui savait ne pas avoir droit à l’erreur, scruté qu’il était par des ennemis implacables, à l’affut du moindre faux pas … 22 ans plus tard, le prince héritier Sidi Mohamed s’est affirmé haut la main, autant par son style de gouverner que par son approche du pouvoir… Sans tambour ni trompette, et sans médiatisation excessive… En s’entourant d’une bonne équipe de conseillers, en menant une politique socio-économique judicieuse, et en manœuvrant habilement pour éviter au pays les affres du printemps arabe !

Les Marocains peuvent être fiers ! Leur souverain est respecté et estimé… Leur pays est admiré et jalousé… Un peu trop jalousé même, l’émergence d’un Maroc fort et entreprenant qui dérange plus d’un ! Depuis quelque temps, les événements se sont précipités, et les bruits de botte se sont multipliés… Plus précisément, depuis la normalisation avec Israël… Curieux, non ? Depuis que le Maroc et l’État hébreu ont décidé d’officialiser leurs relations et d’élargir leur coopération à de multiples domaines civils et militaires, il ne se passe pas un jour sans que le Maroc subisse une attaque sournoise… Au premier rang de la meute, la junte d’Al Mouradia, qui a vu là une occasion rêvée de nous diaboliser à nouveau, elle qui soutient la Palestine «ghaliba aou maghlouba»… Elle qui clame haut et fort que jamais, au grand jamais, elle ne nouera des relations avec «al kiyane assouhyouni»… Sauf que cette semaine, Israël vient d’intégrer officiellement l’UA, en qualité d’observateur… Lorsque le Maroc avait intégré l’organisation africaine, l’Algérie avait pris le monde à témoin en affirmant qu’il s’agissait d’une reconnaissance de facto de son protégé, puisque le Maroc et le Polisario siégeaient désormais dans la même organisation…

Les militaires algériens devraient donc considérer que la reconnaissance d’Israël est également intervenue de fait puisque Israël est devenu membre de l’UA… Une couleuvre de plus à avaler ? Ils en ont l’habitude ! Les coups bas ne nous sont pas venus seulement de notre voisin de l’Est… Celui du Nord n’est pas en reste, essayant d’entrainer dans son sillage l’Union Européenne en tentant de faire jouer la carte de la solidarité entre pays membres ! Et ne voilà-t-il pas que, pour couronner le tout, l’Allemagne s’invite à la curie, en essayant de peser de tout son poids pour contrer la reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume sur son Sahara… Pas d’intérêt, pas d’action, dit-on… Bien sûr, nos ennemis avancent masqués, et les joutes secrètes entre services de renseignements des différents protagonistes se multiplient, le renseignement étant le nerf de la guerre…

Parce qu’à quoi servent les services d’espionnage, si ce n’est à espionner ? La plupart des pays en disposent, et consacrent même des budgets conséquents pour les doter de tous les moyens nécessaires pour leur permettre de s’acquitter au mieux de leur mission…

Alors pourquoi un tel branle-bas de combat lorsqu’on apprend que les services secrets marocains font leur job? Le Maroc aurait mis sous écoute quasiment l’ensemble de la junte algérienne et une grande partie du gouvernement français… Le tout, grâce à un logiciel israélien particulièrement performant qu’on peut trouver chez toutes les bonnes agences spécialisées… La belle affaire ! Quoi de plus normal que des organismes de renseignement essayent de savoir ce que projettent des individus qui ne vouent pas à leur pays une tendresse particulière ? Services spéciaux qui auraient donc, si l’on en croit les rumeurs, mis également sous écoute le gratin des dirigeants français…

Et là, Lhaj Miloud s’insurge ! Qu’on désire s’informer sur les échanges entre officiels algériens, rien que de plus normal, nos deux pays étant en guerre froide depuis des décennies ! Mais, qu’en même temps, on s’attaque au parti du XXX « en même temps », là, il dit non, nein, niet… «Hchouma»! D’un autre côté, lesdites écoutes, si elles ont existé, visaient peut-être simplement à s’assurer que les Français ne nous faisaient pas de bébé dans le dos, avec leur propension à ménager en permanence la chèvre algérienne et le chou marocain ! Mais il ne faut pas s’emballer ! Tout ceci ne serait peut-être que fantasmes provoqués par la normalisation avec Israël et la montée en puissance de la diplomatie marocaine. D’ailleurs, nos responsables sont vite montés au créneau pour clamer qu’ils ne sont pour rien dans cette affaire et de mettre au défi quiconque de produire le moindre début de preuve… Le Maroc vient même de porter plainte contre les colporteurs de cette rumeur malveillante, et ses intérêts seront défendus par maître Baratelli…

Non, ce n’est pas du baratin, le Maroc ayant donné dix jours aux accusateurs pour produire leurs preuves, s’ils en ont ! Cerise sur le gâteau, la société israélienne conceptrice du logiciel incriminé affirme ne pas avoir vendu le logiciel au Maroc. On y perd son hébreu, à défaut de latin, n’est-ce pas? Cette année, la fête du trône intervient donc dans un climat tendu, avec une pandémie qui risque de redoubler de vigueur, des tensions diplomatiques exacerbées, et des accusations d’espionnage, infondées, on l’espère… Mais quoiqu’il en soit, la fête aura lieu, au moins dans les têtes et les cœurs ! Et l’ensemble des Marocains s’en réjouit par avance… Au Maroc et partout dans le monde… Jusqu’en Israël où les mairies sont en pleins préparatifs pour organiser des festivités dignes de l’événement, et célébrer des retrouvailles tant attendues… Quant au discours de Sa Majesté, il sera écouté avec beaucoup d’attention, au Maroc et ailleurs… Un discours qui sera l’occasion de clarifier les positions du Royaume et rappeler ses fondamentaux… Un discours serein et apaisé, comme les précédents où seront certainement réaffirmées les valeurs d’un Maroc sûr de son droit et droit dans ses bottes, qui tel un roseau plie mais ne rompt pas.

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