Sahara marocain : La solution d’autonomie doit-elle rester ouverte ad vitam aeternam?

Staffan De Mistura, sa proposition de partage du Sahara n'est partagée par personne.

En trois ans de mandat, Staffan De Mistura n’a rien trouvé de mieux à sortie de boîte à outils diplomatiques qu’une vieille proposition éculée: la partition du Sahara marocain ! Expliquée devant le Conseil de sécurité mercredi 16 octobre 2024, cette option, déjà reprise à son compte par son prédécesseur américain James Baker, est évidemment à contre-courant de la dynamique internationale vertueuse autour du dossier de l’intégrité territoriale nationale, à savoir le très large soutien dont bénéficie le plan d’autonomie comme seule solution sérieuse et crédible. La proposition de l’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara ne l’est pas du tout pour plusieurs raisons. D’abord, elle conteste la souveraineté historique du Maroc sur son Sahara, reconnue par une grande partie de la communauté internationale dont des membres influents du Conseil de sécurité, notamment les États-Unis et la France. Ensuite, elle prône la création d’un Etat-croupion, ni viable ni souhaitable , au sud du Sahara, un scénario porteur de tous les dangers pour la région en termes de sécurité et de stabilité. Plus grave encore, dépecer le Sahara reviendrait à amputer le Maroc d’une partie de ses territoires du sud en le privant de sa profondeur africaine. Ce qui est ni concevable ni acceptable!

Remettre aujourd’hui sur la table cette idée de partage renseigne par contre sur le degré de méconnaissance du diplomate italo-suédois des réalités de la région et les tenants et aboutissants de ce faux conflit créé par l’Algérie. Une telle proposition n’a visiblement qu’un seul objectif : Offrir sur un plateau à l’Algérie l’accès à l’Océan atlantique, vieux rêve de la junte au pouvoir, via sa création polisarienne, au détriment des intérêts vitaux et légitimes du Maroc. On voudrait soumettre le Royaume à un siège de portée hautement stratégique et le morceler qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Il est hors de question que le Maroc dans toutes ses composantes et ses forces vives de cautionner un tel schéma fourbe et perfide. 

D’ailleurs, la diplomatie marocaine a exprimé officiellement à M. De Mistura le rejet total de son plan anti-marocain tout comme le Polisario qui a du mal à sortir du mirage de l’indépendance. Refusée par les deux parties, l’idée de partage n’en interroge pas moins sur son timing et ses objectifs inavoués.

Staffan De Mistura a agi comme si le Sahara était un gâteau que se disputent deux personnes et pour mettre fin à la querelle leur propose de le couper en deux, histoire de contenter tout le monde.

Or, le Sahara n’est pas un gâteau et il appartient totalement au Maroc et par conséquent indivisible. Ce que le diplomate onusien doit savoir c’est que l’option d’autonomie est une offre généreuse formulée en 2007 par les plus hautes autorités du pays pour régler définitivement ce pseudo différend dans un esprit de « ni vainqueur ni vaincu » et ouvrir ainsi la voie à l’intégration maghrébine entravée jusqu’à ce jour par le complot algérien.

Cette option que Rabat n’était pas obligé de proposer, le Maroc étant dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc, est la façon la plus juste de couper la poire en deux, une solution largement avantageuse pour les mercenaires d’Alger. Pantins de leur créateur auxquels ils obéissent au doigt et à l’œil , ces derniers s’offrent le luxe de faire la fine bouche en refusant la main tendue du Maroc. Là où l’on voit clairement le jeu trouble du vrai protagoniste dans cette fumisterie historique qui manœuvre depuis plus de 50 ans en dépensant plusieurs milliards de dollars pour arriver à ses fins : chiper au Maroc son Sahara sous couvert d’un dossier de décolonisation. Or, le Sahara n’est pas une question de décolonisation comme le prétend la junte militaire algérienne. C’est un pur mensonge aussi gros que la bosse d’un chameau. Il s’agit d’une restitution par l’Espagne d’un territoire qui était sous son occupation. Point à la ligne.

Le plan d’autonomie marocain a 17 ans ! Cela fait donc 17 ans que l’on court derrière les Polisariens, sponsorisés par Alger, pour qu’ils disent oui à l’offre généreuse de Rabat ! Question qui coule de source: Le Maroc doit-il attendre éternellement le bon vouloir des mercenaires à l’égard de sa proposition bienveillante ? Ne faudrait-il pas lui fixer une date de validité, un deadline au-delà duquel les autorités marocaines sont fondées à mettre en œuvre le plan d’autonomie avec les Sahraouis loyalistes de l’intérieur. A cet effet, l’ONU est appelée à s’appuyer sur le très large consensus international autour de la marocanité du Sahara pour accompagner cette reconnaissance forte et sans équivoque. Comment ? en permettant aux séquestrés de Tindouf,  prétendument réfugiés selon la logorrhée de l’Algésario, de choisir entre deux possibilités : Réintégrer la mère-patrie pour aller vivre en liberté et dans la prospérité aux côtés de leurs frères sahraouis dans une région autonome ou continuer à subir les affres du dénuement en faisant le choix de rester dans les camps de Lahmada dépourvus des conditions d’une vie digne. Cette liberté de choisir leur destin, l’instance onusienne doit pouvoir la donner aux victimes de cette supercherie. Il y va de sa responsabilité.

Et puis, il n’est pas normal que la bonne foi reconnue du Maroc et ses efforts diplomatiques soutenus dans le triomphe de la vérité, tout comme la volonté internationale de sortir de ce faux litige qui n’a que trop duré, restent durablement otages de la duplicité de ses géniteurs. 

Trêve d’angélisme politique ! La diplomatie marocaine est censée savoir que les alliances se font et de défont au gré des intérêts du moment. D’où la nécessité d’agir dans le réalisme et la vigilance pour faire pièce une fois pour toutes au complot permanent visant l’intégrité territoriale du Royaume.

L’Algérie aux abois et sa créature décomposée doivent savoir que le plan d’autonomie n’est pas une proposition ouverte ad vitam aeternam. Tout a un début et une fin. La patience comme l’imposture..

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