La 18ème édition du Festival international Cinéma et Migrations d’Agadir, du 13au 18 décembre prochain est placée sous le signe des relations entre le Maroc et Israël avec un focus sur l’apport des arts, dont le cinéma, dans le raffermissement des liens culturels entre le Maroc et l’État hébreu où vivent quelque 800.000 maroco-israéliens. Depuis la signature de l’accord tripartite entre le Maroc, les Etats-Unis, et Israël en décembre 2020, la dynamique de coopération entre Rabat et Tel Aviv progresse à grands pas et à tous les niveaux au profit du développement mutuel, du vivre-ensemble et de la paix.
La relation entre les deux pays tire en effet sa force de l’attachement de longue date de la communauté juive d’origine marocaine au Royaume et du caractère distingué de l’identité culturelle marocaine, dont la composante hébraïque est l’un de ses multiples affluents, comme stipulé dans la Constitution du Maroc. Musulmans et Juifs coexistent côte à côte depuis des siècles au Maroc, avec une importante présence juive remontant à deux mille ans. Aujourd’hui, l’importante et dynamique diaspora juive marocaine en Israël et dans le monde offre une base solide d’échanges constants aux niveaux économique, social, culturel et humain. Le Royaume est le seul pays arabe où vit une communauté juive intégrée et stable avec des tribunaux rabbiniques pleinement opérationnels, des synagogues dans tout le pays dont la majorité a été rénovée, un musée juif à Casablanca et un autre en cours de réalisation à Fès…
Grâce SM le Roi Mohammed VI, l’héritage judéo-marocain est aujourd’hui enseigné dans les écoles, et un centre dédié à la culture juive a été bâti à Essaouira. L’initiative du Souverain de restaurer les cimetières, les synagogues et les mellahs juifs a en outre consolidé l’image du Maroc en tant que havre de tolérance et de dialogue interreligieux. Les descendants de la communauté juive marocaine constituent désormais l’un des piliers de la culture israélienne dans des domaines tels que la télévision, le théâtre, la littérature, la chanson, la poésie et le cinéma.
« Honorer la culture juive du Maroc et mettre en valeur l’apport de la culture et du cinéma au partenariat entre le Maroc et Israël est aussi un moyen pour créer un espace de dialogue, d’harmonie et de tolérance pour les générations actuelles et à venir », estime le président du Festival Cinéma et Migration, Driss Moubarik. L’ambassadeur d’Israël au Maroc, David Govrine, sera l’invité d’honneur de la conférence qui tentera de faire la lumière sur la diversité et la densité de cette relation et discuter des pistes pour cimenter davantage l’échange culturel entre les deux pays.
La conférence verra la participation du réalisateur franco-marocain, Kamal Hachkar, très connu du public pour son film «Tinghir-Jérusalem», de la conservatrice du musée du Judaïsme marocain à Casablanca, Zhor Rehihil, du SG de la Fédération française des juifs marocains, Simon Haim Skira, du fondateur et conservateur du Musée d’art juif marocain de Bruxelles, Paul Dahan, de la directrice de production, Alexandra Tahar, et du réalisateur français, Patrick Attali. Le débat sera animé par l’universitaire Abdul Rahim Yahmed. L’un des autres moments culturels forts de cette 18ème édition consiste en deux expositions artistiques encadrées par Paul Dahan, fondateur et conservateur du Musée d’art juif marocain de Bruxelles. Le public aura ainsi l’occasion de visiter ces deux expositions sous les thèmes : « L’immigration des juifs marocains» et « Les mellahs du Maroc », qui sont le fruit d’un travail minutieux de documentation du patrimoine juif marocain d’une époque marquée par une parfaite fusion culturelle et d’un savoir vivre commun.