Une équipe du Canard s’est fait inviter dans le cabinet psychiatrique du Dr Saadeddine Al Othmani juste après avoir quitté ses anciennes fonctions…
Vous avez annoncé samedi 16 octobre sur votre page Facebook la réouverture de votre cabinet psychiatrique à Rabat tout en postant votre nouvelle carte de visite…
Je sais que mon post a amusé plus d’un mais je n’en ai cure. Il faut bien que je gagne bien ma vie après les 4 ans et demi de vacances à la primature.
En fait, on s’attendait à une toute autre reconversion de la part d’un ex-Premier ministre…
Par exemple ?
Le soutien aux démunis via une fondation portant votre nom ou l’animation de conférences sur l’impasse de l’islamisme au pouvoir.
Vous me prenez pour Bill Clinton ou Tony Blair ? Je ne suis pas le genre de personne à se lancer dans des activités pareilles. Ce n’est pas ma tasse d’absinthe. Je ne suis qu’un pauvre pjdiste, devenu Premier ministre par un extraordinaire concours de circonstances. Après cette parenthèse, j’ai hâte de retrouver mon métier initial pour soigner tous les déséquilibrés du Maroc. Ils peuvent compter sur mon soutien intéressé pour leur prescrire les bons remèdes…
Où ? à Bouya Omar ?
Mais non ! Bouya Omar, cette histoire de fous, c’est de l’histoire ancienne. Je projette de lancer une franchise d’asiles de fous high-tech à développer aux quatre coins du pays, et même au-delà des frontières nationales. Il y a une demande exponentielle dans ce domaine que je veux capter…
La demande en soins des malades mentaux ?
Absolument. Je sens que je ne vais pas chômer. Entre les bipolaires et les anxieux, les dépressifs et les schizophrènes, les demeurés et les déréglés du Covid, il y a de quoi faire. Sans oublier les victimes du mauvais œil, jalousie et autres sorcelleries qui sont légion au Maroc…
Quels sont vos remèdes ?
Mes remèdes sont traditionnels. À base de plantes pour les patients BCBG et de Roqia chariia et ses rituels pour les malades du petit peuple. Le premier client de Al Othmani c’est Saaeddine. L’un doit soigner l’autre de ses 5 années de pouvoir impuissant qui lui ont occasionné un grand trouble dans sa vie. Surtout que le pauvre Saad n’a jamais imaginé même dans ses rêves les plus exquis être un jour Premier ministre. Mon éventail de patientèle est très large, englobant les candidats malheureux aux élections, les frustrés de la ministrabilité et les sevrés du pouvoir que sont principalement mes amis du parti. Il y a du boulot pour leur faire aimer à nouveau l’opposition et le dénuement.
Auriez-vous fait vos adieux à la politique ?
La politique, je la laisse aux jeunes. Je n’ai plus aucune ambition puisque j’ai été ministre, Premier ministre et chef de parti. Ambitions réalisées au-delà de toute espérance. Et puis, le PJD actuel, chétif et défait, commence à m’inspirer une certaine phobie…