Le dernier film d’animation des studios Pixar, «Buzz l’Éclair », qui contient une scène de baiser entre deux femmes, fugace comme l’éclair, n’a pas obtenu de visa d’exploitation dans quatorze pays et territoires à majorité musulmane.
La liste de ces pays est la suivante : Malaisie, Indonésie, Liban, Jordanie, Bahreïn, Égypte, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite, les Territoires palestiniens, la Syrie, l’Irak et les Émirats arabes unis.
Il s’agit du dernier développement à la date du 18 juin pour la société mère Disney, qui tente de faire face à des attitudes publiques et politiques différentes sur les questions LGBTQ.
Au Maroc, aucune interdiction n’a encore frappé ce film d’animation pour enfant. Le dessin animé devait être diffusé très prochainement en salles de cinéma du royaume, en dépit des violentes critiques de ses détracteurs, essentiellement des islamistes, pour lesquels le film fait la promotion de l’homosexualité auprès d’un jeune public. Selon eux, ce film encourage l’homosexualité, nuit à l’Islam et à la société et menacerait même l’avenir des jeunes.
Dans le film qui retrace la naissance de l’intrépide astronaute rendu célèbre par la saga «Toy Story », Buzz et ses camarades rangers de l’espace, dont sa cheffe et meilleure amie Alisha Hawthorne, s’écrasent sur une planète hostile.
« Le pilote Buzz l’Éclair a passé un an à préparer un voyage sur une planète. Après avoir terminé un vol d’essai avec ses amis, il essaie de retourner dans sa ville natale, mais quelque chose d’inattendu s’y produit. Buzz se lance dans une aventure épique avec son ami Socks. »
Les autorités des Émirats arabes unis ont annoncé la semaine dernière qu’elles interdisaient le film pour « violation des normes du pays en matière de contenu médiatique », en publiant sur Twitter une photo du héros du film, Buzz l’Éclair, portant le symbole rouge « Non ».
L’Indonésie – le plus grand pays à majorité musulmane du monde – a déclaré qu’elle n’avait pas interdit le film, « mais a suggéré au propriétaire du film de réfléchir à son public en Indonésie, où une scène de baiser LGBT est toujours considérée comme sensible. »
Rommy Fibri Hardiyanto, chef du bureau de censure indonésien relevant du ministère de l’Éducation et de la Culture, a déclaré à l’AFP que Disney n’avait pas proposé de version retaillée de « Lightyear ».
En Malaisie voisine, le Bureau de la censure cinématographique a déclaré que si des coupes n’étaient pas faites, le film ne serait pas projeté dans le pays.
« Il n’est pas approprié de montrer les deux scènes, et elles ne conviennent pas pour être vues par des enfants », a déclaré à l’AFP un responsable, qui a refusé d’être nommé.
Disney aurait refusé de procéder à des coupes, proposant le film « tel quel » sur tous les marchés.
En conséquence, un total de 14 pays et territoires n’ont pas accordé de visa de sortie au film.