La représentation du terrorisme dans le roman marocain à l’aube du XXIe siècle

« Comment raconter le désastre terroriste à partir du point de vue de celui qui, volontairement, provoque la mort des autres, celui qui s’apprête à se donner la mort en semant la désolation autour de lui ? Cet ouvrage propose d’abord un cadre théorique général, celui du « portage » terroriste, en s’appuyant sur trois romanciers marocains du XXIe siècle : Mahi Binebine, Al Mostafa Bouignane et Rachid Khaless. Il s’attache également à mener des études textuelles plus approfondies des œuvres de Youssouf Amina Elalamy, pour mettre en relief la diversité des modalités du basculement dans le terrorisme. À l’issue de cette réflexion, sont pointées les causes et les conséquences de l’embrigadement terroriste ainsi que les perspectives actionnelles des remédiations. » Abdesselam El Ouazzani, professeur à l’université de Rabat essaye via sa publication de 172 pages, publiée, le 17 septembre chez L’Harmattan, ce répondre à la question ou du moins d’apporter son éclairage pour mieux cerner le problème.

L’auteur cite les différentes approches suivies par les romanciers, cinéastes, chercheurs pour traiter cette thématique.« Les actes terroristes font couler encore beaucoup d’encre journalistique et académique et leur trame revient en effet souvent dans les romans de fiction comme l’arrière-scène dont la saillance est signe d’obédience des auteurs d’attentats à la mouvance djihadiste. Et le critique littéraire alors ? (…) » Le point de vue de l’auteur sur la représentation littérature du terrorisme au début du troisième millénaire? « Certains romanciers d’ici et d’ailleurs s’emparent de cette thématique parce qu’ils pensent que la bonne compréhension du phénomène terroriste est insuffisante en l’absence de l’exploration, dans le cadre de l’espace de l’imaginaire littéraire, de la dimension psychosociologique des personnages incarnant les terroristes.

Se mettre dans la peau des terroristes : tel est le chalenge que permet l’imaginaire littéraire au croisement de la dialectique production-réception propre à la littérature. Le romancier est le producteur de la fiction et le lecteur en est le récepteur. D’ordinaire, pour raconter ce qui s’est passé, le premier s’investit dans les méandres de la conscience de ses personnages pour conduire la narration des événements en variant les angles d’attaque et la mesure des points de vue. Son approche narrative, externe ou interne, parfois mixte, permet au lecteur de prendre la mesure de la variation des points de vue et de vivre en immersion sensible et imaginaire pour interagir émotionnellement avec les personnages. » soutient-il.

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