Depuis 2019, organisé par la Fondation Orange en partenariat avec l’Institut Français, le « Prix Orange du livre en Afrique» récompense un roman écrit en langue française par un auteur africain et publié par un éditeur du continent. Objectif: promouvoir l’édition locale africaine et émerger les talents locaux. L’année dernière, c’est la camerounaise Djaïli Amadou Amal qui avait été récompensée pour son roman « Munyal, les larmes de la patience ». Cette année, la compétition a réuni 38 romans issus de 14 pays africains. Et, le lauréat est un marocain : l’écrivain et artiste Youssouf Amine Elalamy, 58 ans, consacré pour son passionnant livre « C’est beau, la guerre » (Le Fennec, 2019, 202 pages) qui narre l’exil d’un jeune comédien ravagé par une guerre fratricide.
« Après chaque raid, il y avait beaucoup de gens autour des gravats ; tout le monde cherchait des corps. En fouillant bien au milieu des morts, on tombait parfois sur une voisine, un ami d’enfance, le boulanger du coin ou son propre fils que l’on réussissait tout de même à reconnaître à sa coupe de cheveux, à sa tache de naissance, à sa dent cassée ou à sa chemise à fleurs. On prenait le temps de lui caresser les cheveux parce que, encore plus que les vivants, les morts ont besoin d’être rassurés. Compter les morts, les identifier, était notre façon de les pleurer et surtout de les sauver, si tant est que l’on puisse sauver un mort. » Extrait, page 16.
Vivant à Rabat, M. Elalamy lauréat prix du Meilleur récit de voyage, décerné par le British Council International, en 1999 pour ses écrits en anglais, a déjà publié 7 romans dont certains traduits en plusieurs langues : Un Marocain à New York, Les Clandestins, Paris mon bled, Oussama, mon amour, Amour nomade, Drôle de printemps, Même pas mort.