Un regard du sociologue et juriste qu’est Mohammed Mouaqit sur un sujet innombrablement traité sous toutes les coutures sans jamais trancher définitivement la question : l’islam est il compatible avec la démocratie, est-il viable dans un environnement laïc ? Dans cet essai de 166 pages paru récemment chez La Croisée des Chemins, l’auteur aborde la problématique documents à l’appui. « Le mélange du politique et du religieux dans le monde musulman est devenu sérieusement problématique. Le mélange n’est pas questionné dans sa légitimité ou, surtout, fragilisé dans ses prétentions idéologiques, mais seulement dans l’actualisation de ses conséquences. Comme toute autre expérience religieuse, l’expérience institutionnelle et culturelle de l’islam n’est pas épargnée et n’est pas épargnable par la sécularisation comme processus sociologique ou comme perspective intellectuelle et idéologique. La réflexion qui anime les textes rassemblés dans ce livre fait de la sécularisation une dynamique interne à la réalité historique et culturelle de l’islam. Elle fait dépendre la sécularisation à la fois des limites sociologiques de la vocation de la religion à régir la société et son organisation politique et des perspectives idéologiques et intellectuelles d’une sortie du théologico-politique. »
Note de l’éditeur.
Mohammed Mouaqit est né en 1955 à El Jadida. Après des études supérieures en droit en France (Paris II Assas), il obtint son Doctorat d’État en 1984. Professeur de l’Enseignement Supérieur à l’Université Hassan II Aïn Chock à Casablanca, il enseigna à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de 1986 à 2020. Ses recherches ont été effectuées dans les domaines du droit, de la sociologie politique, de la pensée politique. Les thèmes dominants de ses recherches tournent autour de la sécularisation, du changement politique et juridique.
