Malhoune : Parution d’un livre sur le maître Abdelhaq Bouayoune

Poésie populaire, le Malhoune est plus connu aujourd’hui sous le nom de «quassida du ghazal». Au Maroc, à l’origine, cette poésie chantée en arabe dialectal animait les soirées des Bédouins du Tafilalet. Exportée vers les cités impériales au XIIIe siècle, elle fut ensuite associée à la musique arabo-andalouse et vécut son âge d’or au XVIe siècle, quand la première école de Malhoune ouvrit à Meknès. Mais ne fait son entrée à l’Académie du Royaume du Maroc qu’au XXe siècle grâce à l’académicien et ancien ministre Mohamed El Fassi qui édite son ouvrage « Maâlmat Al Melhoun » ou Encyclopédie du Melhoun en 1997. C’est ainsi que cet art qui s’est développé dans ses formes les plus raffinées dans les communautés d’artisans dans les villes de Marrakech, Safi ou encore Salé et Meknès a été  influencé à travers les âges par les rythmes de la musique andalouse et des chants populaires qui ont donné naissance à la « quassida ».

Outre le travail des autorités de tutelle, les associations ont contribué à la vulgarisation et à la préservation de cet héritage culturel poétique notamment par la formation de la relève et la publication d’ouvrages sur le Malhoune et ses maîtres. Parmi ces dernières, on cite  l’association Al-Muniya de Marrakech pour la préservation et la revivification du patrimoine du Maroc. Elle a publié un ouvrage intéressant sur l’un des maîtres du Malhoune de Marrakech : Abdelhaq Bouayoune. Paru en trois langues (arabe, français et anglais) sous la direction du chercheur, éditeur et spécialiste du soufisme, Jaafar Kansoussi, cet opus veut  faire connaître aux publics, ce grand nom du Malhoune qui a consacré sa vie au rayonnement et la préservation de ce genre musical authentique. Intitulé « Abdelhaq Bouayoune : Le grand ouvre du Malhoune, cet ouvrage qui vise à rapprocher le public et lecteurs, des grands artistes ayant marqué de leur empreinte la scène artistique nationale et locale, et contribué au rayonnement culturel de la cité ocre est illustré de belles photos de l’artiste Mehdi Smiej et de calligraphies arabes de Youssef Jaghnane Al Idrissi, et relate les moments forts dans le parcours de cet artiste marocain ainsi que sa contribution à la préservation de ce genre musical ancestral au Maroc.

Selon le chercheur Mohamed Ait Laamim, Abdelhaq Bouayoune « irradie de talent et d’intelligence. L’artiste marrakchi Abdelhaq Bouayoune a un goût particulier pour le mot, et une capacité particulière à évaluer la parole. Somme toute un érudit et un fin connaisseur en matière de poésie Malhoune». «Abdelhaq Bouayoune apprend non seulement les poèmes célèbres mais également, les plus rares qu’il a reçus directement de ses éminents maîtres ou qu’il a trouvés grâce à une recherche inlassable et une fouine minutieuse dans les feuillets et les manuscrits des grands connaisseurs de cet art», a ajouté ce chercheur. Créée en 2006, l’Association Al-Muniya de Marrakech a pour vocation notamment d’apporter une meilleure compréhension des patrimoines des médinas et de préserver et re-vivifier le patrimoine spirituel, musical, architectural, artisanal et urbanistique.

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