En partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), La Croisée des Chemins publie Femmes et mineurs en migration. Parcours, résistances, insertion, un ouvrage collectif coordonné par Fatima Ait Ben Lmadani et Hicham Hafid.
Il s’agit à la base d’une étude, réalisée entre 2017 et 2002, montrant l’impact de la politique d’immigration marocaine sur ces populations vulnérables que sont les femmes et les mineurs. Cet ouvrage collectif décrit la réalité d’un phénomène méconnu au Maroc, malgré les débats voire les stigmatisations, qu’il suscite en dehors des frontières nationales.
Selon ses auteurs, l’étude se propose de montrer l’impact de la politique d’immigration marocaine sur la réduction de la vulnérabilité des femmes et mineurs subsahariens et leur intégration dans la société marocaine. Les questions posées concernent le logement, l’emploi, la santé, l’éducation et les droits culturels. Nous avons également interrogé les aspects d’engagement des acteurs institutionnels et non institutionnels, en mettant l’accent sur l’appropriation par les Subsahariens des dispositifs d’insertion et de la capacité de négociation.
Pour les auteurs, l’originalité de cette étude réside aussi dans la durée de sa réalisation qui nous a permis de suivre de plus près cette population, l’évolution de ses revendications et les réponses des pouvoirs publics.
« La spécificité de notre démarche est qu’elle interroge le processus d’intégration des femmes et des mineurs à travers le prisme du migrant en tant qu’acteur de cette politique», expliquent-ils.
« Sept années après la mise en place de la nouvelle politique migratoire au Maroc, des questions ont émergé relatives, d’un côté, à l’accommodation des politiques publiques, de l’autre, à l’insertion et à l’intégration des migrants. Des tendances se sont renforcées dont l’appropriation par ces derniers des moyens nécessaires pour défendre leurs droits ou introduire des revendications, à travers leur regroupement en associations et/ou l’enrôlement dans des structures syndicales.
Les revendications des Subsahariens, régularisés et non régularisés, sont devenues plus spécifiques. Elles concernent les difficultés d’accès au logement et aux services de santé. Elles portent aussi sur la scolarisation des enfants, le soutien aux femmes et le bénéfice de formations professionnelles qualifiantes. En plus des dimensions socio-économiques et éducationnelles, des préoccupations d’ordre culturel sont également exprimées », lit-on dans l’introduction de l’ouvrage.