Il y a d’abord le virus de la famine qui tue chaque jour 25 000 personnes, principalement en Afrique. C’est une grande urgence qui ne fait pratiquement pas de bruit, s’aggravant d’année en année. Paradoxalement, la faim gagne du terrain alors que l’humanité produit de la nourriture en surabondance, ce qui génère du gaspillage à grande échelle de diverses denrées alimentaires. Selon le rapport annuel sur «l’état de la sécurité alimentaire dans le monde » (rapport SOFI), publié lundi 15 juillet 2019 par plusieurs agences des Nations Unies (FAO, OMS, PAM, Unicef), plus de 800 millions d’individus, soit 10,8 % de la population, souffraient de sous-alimentation en 2018. Ce chiffre n’a de cesse d’augmenter depuis 2015. L’objectif « faim zéro » d’ici à 2030 que s’est fixé la communauté internationale dans sa feuille de route de développement durable s’en trouve certainement compromis. Autre source de mortalité massive, les conflits et les guerres qui ravagent constamment certains pays de la planète, notamment au Moyen-Orient, Proche-Orient et en Afrique. Là aussi, c’est la banalisation atroce de la mort dont les images diffusées brièvement par les télévisions ne heurtent même plus des consciences endormies. La guerre en Syrie a fait plus de 370 000 morts et des millions de refugiés depuis le déclenchement d’une révolte populaire dans le sillage du Printemps arabe en 2011, selon un bilan révélé en mars 2019 l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Non loin de là, la guerre au Yémen, déclenchée par l’Arabie Saoudite en 2015 avec l’appui des Emirats arabes unis, a fait plus 100000 tués. Sans compter les autres dégâts collatéraux que sont les déplacés qui comptent par millions et la malnutrition qui a frappé principalement les enfants.
Massacres
L’ONG Save The Children a estimé à près de 85 000 le nombre d’enfants morts de faim ou de maladie au Yémen entre 2015 et 2018. Passés sous silence, ces infanticides de masse, à part les quelques déclarations d’indignation de commande émanant de quelques dirigeants occidentaux cyniques, n’ont pas suscité d’intervention ferme de la communauté internationale pour mettre fin à ces massacres d’innocents commis souvent via des bombardements à l’artillerie lourde, notamment aérienne.
Rien n’a été fait pour imposer des mesures de confinement contre les agresseurs qui se livrent tranquillement des guerres par procuration en Syrie et en Libye et protéger par la même occasion les populations innocentes. Les Palestiniens, mis à l’isolement dans des bantoustans, ne sont pas mieux lotis, livrés tous les jours aux tirs de la soldatesque israélienne. Le droit international, censé protéger la souveraineté des Etats et l’intégrité physique des citoyens, est mort sur ces champs d’horreur.